Par
Traduction Christine Prat
WINNIPEG – Une organisation de la Première Nation Manitoba accable le Musée Canadien des Droits de l’Homme pour avoir refusé d’utiliser le terme de « génocide » dans le titre d’une exposition sur la politique du Canada envers les Autochtones au siècle dernier.
Dans une lettre largement diffusée, adressée à Stuart Murray, le directeur du Musée, par le Grand Chef de l’Organisation des Chefs du Sud, la décision du musée est qualifiée d’ « inquiétante ». La lettre mentionne aussi le fait que le musée a reçu un don d’un million de dollars de la part de l’Assemblée des Chefs Manitoba en 2009.
« La décision de votre musée de ne pas identifier clairement la tromperie scandaleuse, la marginalisation et les tentatives répétées d’assimiler et d’éradiquer les peuples indigènes de ce pays est une grande gifle au visage des Premières Nations », écrit le Grand Chef Murray Clearsky dans sa lettre datée du 31 juillet.
Puis la lettre compare la récente révélation selon laquelle des officiels du gouvernement fédéral ont été mêlés à des expériences d’inoculation du vaccin contre la tuberculose et de nutrition sur des membres des Premières Nations dans les années 1930 et 1940 avec les expérimentations Nazies pendant l’Holocauste.
[…] Voir traduction du texte intégral de la lettre du Grand Chef Clearsky.
La semaine dernière, le musée a publié une déclaration expliquant pourquoi ils en voulaient pas employer le mot ‘génocide’ dans l’exposition sur les Peuples Autochtones.
« Dans le musée, nous étudierons les violations grossières et systématiques des droits humains des Peuples Autochtones. Nous avons choisi, pour le moment, de ne pas utiliser le mot ‘génocide’ dans le titre d’une des expositions sur cette histoire, mais nous utiliserons le terme dans l’exposition elle-même pour décrire les luttes de la communauté pour cette reconnaissance ».
L’ex-chef national des Premières Nations Phil Fontaine, en coopération avec l’ex-directeur exécutif du Congrès Juif Canadien Bernie Farber et Michael Dan – un philanthrope – a lancé une campagne pour que la façon dont le Canada a traité les Peuples Autochtones soit qualifiée de génocide.
La Commission Vérité et Réconciliation, qui a été créée pour creuser la sombre histoire des écoles résidentielles, a jusqu’à maintenant évité d’utiliser le terme dans sa description de la façon dont le Canada a traité les membres des Premières Nations.
Des études universitaires récentes ont conclu que les actions du Canada au siècle passé correspondaient à la définition de génocide suivant la Convention des Nations Unies.