(IN)ACTION DIFFEREE: OU EST LA SOLIDARITE AVEC LES AUTOCHTONES CONFRONTES A LA MILITARISATION ?

Par Alex Soto
Publié sur le site O’odham Solidarity Across Borders Collective
Le 20 novembre 2014

A tous ceux qui ne connaissent pas les passages en petits caractères du plan d’immigration d’Obama :

Avant et par-dessus tout, il donnera plus de moyens à la sécurité de la frontière. Ce qui signifie… plus de militarisation dans les communautés Autochtones divisées par la soi-disant frontière, comme par exemple ma communauté de la Nation Tohono O’odham. Notre him’dag (style de vie) O’odham sera de nouveau attaqué par des politiques de colonisation de la frontière, comme en 1848 et 1852 quand la soi-disant frontière a été imposée illégalement. Attaqués comme nous l’avons été en 1994 quand l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a été mis en pratique. Ces politiques frontalières sont conçues et appliquées sans aucune prise de conscience de la part des colons des effets très négatifs que de telles politiques auront sur les Peuples Autochtones. Les Nations Autochtones qui existaient avant le soi-disant Mexique et les Serpents-Unis [en anglais : United Snakkkes, avec les 3 k de Ku-Klux-Klan – NdT] se retrouvent pratiquement sans voix.

Fondamentalement, le plan d’Immigration 2014 d’Obama = militarisation de la frontière = colonisation style 21ème siècle.

Alors, à la lumière du dernier plan d’immigration d’Obama, j’écris ceci pour dire « NE CROYEZ PAS LE BATTAGE MEDIATIQUE ». Le plan est anti-Autochtone et anti-Migrants. Je vous prie de regarder la situation d’ensemble (ALENA). Je vous prie de voir le marchandage. Je sous prie de voir les tactiques de division et conquête de l’état en 2014.
Puis, demandez-vous ce que pourrait être une réaction anticoloniale des migrants/Autochtones à tout cela. A quoi ressemblerait un monde sans les frontières de l’ALENA ? A quoi ressemble la libération collective sur les Terres O’odham ? Les Terres Apaches Lipan ? Les Terres Yoeme [Yaqui] ? Les Terres Kickapoo ? Les patries Autochtones qui se trouvent maintenant dans la région de la soi-disant frontière ?

Où est la solidarité avec les Autochtones confrontés à la militarisation ?

Je reconnais que c’est une question complexe. Je ne veux pas que les migrants, Autochtones comme moi, venant de l’hémisphère sud soit criminalisés par des lois racistes. Je ne veux pas que des familles soient séparées, que des êtres aimés soient déportés, ou qu’ils doivent marcher dans le désert brulant, juste pour avoir ‘une chance’ dans ce monde néolibéral de l’ALENA dans lequel nous sommes forcés de travailler comme des esclaves. Mais en même temps, je ne veux pas que mon pays soit un état policier. Je ne veux pas que nos cérémonies soient dérangées. Je ne veux pas que notre jewed (pays) soit détruit par l’appareil sécuritaire de la frontière. Je ne veux pas que notre ciel soit pollué par plus d’hélicoptères de la Patrouille des Frontières, je ne veux pas de caméras placées sur des grues tournantes hautes comme des gratte-ciel ni de drones. Je ne veux pas que la liberté de mouvement chez les O’odham ne soit accordée qu’aux détenteurs de passeports biométriques coloniaux. Je ne veux pas des couloirs de CANAMEX/ALENA écorchant nos terres avec des autoroutes (Bretelle 202/Nationale 11). Et finalement je ne veux pas, reprenant les mots de feu mon grand-père, qui avait vu le Mur de Berlin de ses propres yeux quand il était stationné en Allemagne, de « Mur de Berlin O’odham » construit à la frontière.

Ce sont juste quelques pensées qui me viennent en ce moment. Dans l’ensemble j’ai toujours espoir que nous puissions tous ensemble sortir de notre merde. Nous devons juste survivre aux droits des migrants dominants néocoloniaux du complexe industriel financé par Dieu sait qui (mais çà mérite une analyse plus longue), aux Dream ACTors [partisans de la Loi DREAM, jeu de mots intraduisible : ‘Dream’ veut dire ‘rêve’, mais la Loi – Act – Dream est un acronyme pour Development Relief and Education for Alien Minors, Développement, Aide et Education pour les Etrangers Mineurs – NdT] et en même temps, nous devons survivre à l’état colon, tout en permettant à notre propre communauté de s’émanciper. D’une manière ou d’une autre … parce qu’il le faut.

Alex Soto
Komkch’ed e Wah ‘osithk (Sells, Arizona)
Tohono O’odham Nation

Voir interview d’Alex Soto de mars 2014 et de nombreux articles sur la construction du Mur

Alex est également membre du duo hip-hop Shining Soul, vous trouverez les vidéos de deux morceaux, avec la traduction française des textes en cliquant ici.

PALESTINE: UN NOUVEAU MASSACRE DE SAND CREEK

Par Brenda Norrell
Indigenous Resistance
30 juillet 2014
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Traduction Christine Prat

 

Le Président Bolivien Evo Morales a déclaré Israël Etat Terroriste et cinq pays d’Amérique du sud ont rappelé leurs ambassadeurs. Alors que des enfants Palestiniens sont assassinés dans des écoles des Nations Unies, les Autochtones d’Amérique expriment leur solidarité avec la Palestine.
Mohawk Nation News a écrit : « Les bouchers Sionistes qui massacrent les Palestiniens de Gaza représentent les mêmes intérêts que ceux qui ont commis le génocide de 150 millions d’Autochtones dans l’hémisphère occidentale. Tout comme pour nous, les Britanniques ont initié le génocide. Tout comme pour les Palestiniens, chaque centimètre de notre terre est occupé illégalement. »
Dans la Nation Navajo, des Navajos protestent contre les relations entre le gouvernement de la Nation Navajo et le Président Ben Shelly, et l’état d’Israël.
Melanie Yazzie, membre de Diné [Navajos] pour des Sanctions Contre Israël, dit que les Navajos s’opposent à des criminels de guerre.
Andrew Curley, Diné [Navajo], déclare : « Les Palestiniens ont droit à la souveraineté et l’autodétermination tout comme (les Navajos) ont droit à la souveraineté et l’autodétermination. »
Des Amérindiens ont manifesté à Flagstaff avec des pancartes disant « Libérez Big Mountain, Libérez la Palestine. » Big Mountain est au cœur de la région de déportation forcée, dans la Nation Navajo, causée par la firme Peabody Coal, qui alimente l’une des centrales électriques au charbon les plus polluantes du monde, la ‘Navajo Generating Station’ dans la Réserve Navajo, responsable de décennies de malheur pour les Navajos de Black Mesa en Arizona.
Avant sa mort, Russell Means, Lakota, a déclaré : « toutes les politiques que subissent maintenant les Palestiniens ont été mises en pratique contre les Indiens d’Amérique. »
Dans le territoire de la Nation Tohono O’odham, des activistes O’odham de base sont scandalisés du fait que la Sécurité Intérieure des Etats-Unis aient accordé un contrat pour la surveillance de la frontière sud à l’entrepreneur Israélien Elbit Systems. Elbit est responsable de la sécurité de la frontière de l’Apartheid cernant la Palestine. Elbit a maintenant un contrat pour continuer à construire des tours d’espionnage US en territoire souverain Tohono O’odham, en Arizona. Ces tours de surveillance sont pointées vers des habitations traditionnelles O’odham, pas vers la frontière.
Les images d’enfants assassinés en Palestine évoquent la mémoire d’un des pires massacres des Etats-Unis, à Sand Creek, dans le Colorado, où des bambins Cheyenne et Arapaho ont été fusillés et des femmes enceintes tuées à coup de baïonnettes par des soldats des Etats-Unis.

 

Ci-dessous un article de Brenda Norrell sur la visite de Dalit Baum, militante Israélienne qui prône des sanctions économiques contre les entreprises impliquées dans l’occupation. Il se trouve que certaines sont également impliquées dans la construction du Mur à la frontière entre les USA et le Mexique.
Les Etats-Unis construisent un Mur sur la frontière avec le Mexique, officiellement pour empêcher l’immigration illégale. Ce mur traverse les territoires de populations autochtones, tout comme le mur en Palestine. Trente villages ont été évacués pour le construire. Les villageois sont séparés de leurs terres et de leurs familles tout comme en Palestine. Ceux qui se retrouvent du côté mexicain doivent obtenir un visa – qui coûte 100 dollars, somme prohibitive pour des indigènes mexicains – pour aller voir leur famille de l’autre côté du mur.
SURTOUT: la firme israélienne Elbit Systems – sous-contractée par Boeing – participe à la construction du mur et fournit les tours de surveillance, comme elle le fait pour le mur en Palestine, la firme G4S – aussi présente en Palestine – s’occupe des bus et du transport des immigrants refoulés, dans des conditions inacceptables, et VEOLIA a un contrat avec les autorités de la région de Tucson.
Il faut savoir que la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique est parfaitement arbitraire, ne tient aucun compte des populations autochtones et traverse des villages et des familles, tout comme le mur Israélien. De plus, les états frontaliers – Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Texas – ont été mexicains pendant près de trois siècles et conquis militairement par les Etats-Unis en 1846. La grande majorité de la population est restée mexicaine (indiens, métis, latinos) jusqu’à un passé récent. Depuis le début des années 1950, des anglophones du nord-ouest des Etats-Unis y déménagent en masse à cause du climat. Ils se comportent en colonisateurs. Il y a beaucoup de racisme et de discrimination. L’an dernier, les autorités de Tucson ont interdit dans l’enseignement les études “ethniques” – sous couvert de lutte contre le ‘communautarisme’ – et ont interdit de nombreux livres, des saisies ont eu lieu dans les classes, au milieu d’étudiants fortement traumatisés. (Parmi les auteurs dont les livres ont été interdits et saisis: Isabel Allende – dont les livres sont vendus dans le monde entier – et Buffy Sainte-Marie – connue comme star des Etats-Unis, mais Indienne).
Evidemment, j’ai quelques réserves quant à l’affirmation de Dalit Baum selon laquelle les entreprises concernées seraient de ‘bonnes entreprises’ contre lesquelles il n’y aurait rien à dire si elles se retiraient de ces projets qui violent les lois internationales de manière aussi flagrante.

 

FRONTIERES SOUS OCCUPATION : EN PALESTINE ET EN TERRITOIRE TOHONO O’ODHAM, LES MILITANTS DES DROITS DE L’HOMME PEUVENT AMENER LE CHANGEMENT

« La Nation Tohono O’odham est actuellement occupée par une armée étrangère appelée Patrouille des Frontières des Etats-Unis » Mike Wilson, Tohono O’odham

 

Par Brenda Norrell
Copyright Censored News
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Traduction Christine Prat

 

Vendredi 16 novembre 2012

TUCSON, Arizona – Une Israélienne s’exprimant en faveur des droits des Palestiniens a rendu visite à la zone frontière sur le territoire Tohono O’odham et à partagé ses vues sur les similarités entre la façon dont Israël traite la Palestine et celle dont les colonisateurs US traitent les Indiens d’Amérique.

Le Docteur Dalit Baum, Israélienne et militante pour la Palestine sur le plan économique, s’est adressée à des étudiants de l’Université d’Arizona et à des militants actifs dans les communautés locale vendredi, au cours d’une discussion sur l’activisme économique comme outil de changement.

« C’est horrifiant de voir toujours la même vague de violence monter, descendre puis revenir » dit elle.

Mme Baum s’est exprimée le même jour où des manifestants étaient descendus dans les rues de Tucson pour exiger la fin de la violence mortelle d’Israël et des bombardements de Gaza, qui se sont poursuivis toute la journée et dans la nuit.
Mme Baum a dit que la principale raison de protester contre les tueries était de mettre les gens en contact et de leur rappeler qu’ils ne sont pas seuls. C’est une façon de traduire le chagrin et la frustration en action et de renouveler l’espoir.
Dalit Baum s’est rendue en territoire Tohono O’odham et sur la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique avec le militant des droits de l’homme Tohono O’odham Mike Wilson, qui place des réservoirs d’eau dans la région frontalière pour les immigrants illégaux, comme aide humanitaire.
A propos de l’histoire des Indiens d’Amérique sur ce continent, D. Baum dit « Je réfléchissais aux similarités et aux différences entre ce qui s’est passé ici et ce qui s’est passé en Palestine ».
Alors que les Autochtones aux Etats-Unis ont été la cible de nettoyage ethnique et de génocide depuis des siècles, ce qui se passe en Israël et en Palestine est de l’histoire relativement récente qui a connu une escalade dans les dix dernières années.
Malheureusement, la manière dont les Indiens d’Amérique ont été traités a servi d’excuse à Israël en ce qui concerne l’occupation, l’apartheid et le nettoyage ethnique.
D. Baum dit que beaucoup d’Israéliens disent que les Etats-Unis ont fait la même chose à leurs Peuples Autochtones et que par conséquent Israël devrait avoir les mêmes droits.
Elle dit aussi que l’histoire coloniale européenne avait résulté dans un sentiment de culpabilité, à cause de l’histoire des Juifs et de l’histoire du Sionisme.
Actuellement, Israël contrôle la totalité d’Israël et de la Palestine et contrôle la Palestine de différentes manières. Par exemple, ce contrôle se traduit par de la violence à Gaza. En Cisjordanie, il y a la confiscation du territoire et des ressources et les violations de la loi internationale.
L’histoire de l’Occupation de la Palestine est relativement récente, comparée à l’histoire des Autochtones d’Amérique, dit-elle.
Aujourd’hui, nous vivons dans une ère de guerre au terrorisme, ce qui est un moteur de croissance économique. Cela produit une incitation économique pour la fourniture de produits tels que les tours d’espionnage et le Mur de frontière ici, en Arizona, sur le territoire Tohono O’odham.
Suite à l’occupation et au nettoyage ethnique, la dispersion des Palestiniens dans le monde signifie aussi une dissipation de la culture Palestinienne.
D. Baum dit qu’il s’agit d’une situation d’apartheid. Les Israéliens contrôlent la région, alors que les Palestiniens n’ont pas de droits sur la terre et la citoyenneté. Même pour ceux qui peuvent voter, l’Autorité Palestinienne ne contrôle qu’une toute petite partie de la Palestine.
Pendant ce temps, l’armée Israélienne fait des raids et peut arrêter n’importe qui.
La situation en Palestine correspond à l’apartheid selon la définition des Nations Unies.
En 1948 il y a eu un nettoyage ethnique et la majorité des Palestiniens ont été déplacés et forcés de vivre dans des camps de réfugiés. A l’époque, 95% des terres étaient leur propriété, maintenant ils ne sont plus propriétaires de leurs propres terres.
Le territoire d’Israël et de la Palestine est très petit comparé aux Etats-Unis et leur économie est de taille modeste. Israël dépend des Etats-Unis.
« Vous avez toujours un sentiment de claustrophobie » dit-elle.
En Europe, Israël est vu comme un poste avancé de l’occident. Israël dépend psychologiquement et économiquement de l’occident.
D. Baum a souligné que le sentiment d’impunité existant actuellement en Israël et l’attitude des gens de simplement se maintenir dans la situation présente, est la plus grande menace à toute possibilité de changement.
« L’action est le meilleur moyen de réagir au chagrin et à la colère ».

 

La solidarité à la base : pour en finir avec l’occupation, et pour le retour des réfugiés

Un mouvement de la base pour la solidarité dans l’action signifie que les gens disent ce qu’ils feront quand ils seront rentrés chez eux. « Nous voulons savoir ce que nous pouvons faire ».
La solidarité à la base est un appel aux gens de conscience. Cela implique des boycotts, des sanctions et un retrait économique, comme par exemple un désinvestissement des fonds de pension.
Le mouvement de base appelle à la fin de l’occupation, à l’application du droit au retour des réfugiés et à l’égalité totale des Palestiniens, y compris ceux qui vivent en Israël.
Le mouvement de base n’a pas de ligne politique, il est fondé sur la loi internationale et les droits de l’homme.
« C’est une chose sur laquelle tout le monde peut être d’accord » dit D. Baum.
Jusqu’à maintenant 170 organisations ont signé l’accord.
Pendant la discussion sur les appels aux boycotts, il a été souligné qu’on ne pouvait pas boycotter les individus. Mais les institutions et les compagnies complaisantes peuvent être boycottées.
A une question sur le boycott d’une troupe de danse Israélienne, il a été répondu qu’elle avait été boycottée parce qu’elle était payée par le Ministère Israélien des Affaires Etrangères pour blanchir l’occupation. La troupe de danse servait d’ambassadeurs culturels d’Israël. Quant une troupe de danse participe à ce genre d’échange, elle devient un bras de l’état pour normaliser l’occupation. Approuver ou promouvoir une telle activité culturelle est de la complicité.
D. Baum a précisé que les militants des droits de l’homme ne boycottaient pas tous les projets artistiques subventionnés par Israël. « Çà arrive seulement quand la subvention implique des obligations ».
Les représentations [boycottées] peuvent aussi servir à informer les gens en dehors du spectacle de la troupe de danse.

Un exemple d’action présenté à l’université est de demander à se désengager de certaines compagnies.
Il y a actuellement un boycott de la firme Veolia, qui privatise les transports en commun dans le monde entier et s’occupe de la décharge de déchets. En Palestine, Veolia amène des déchets et les déverse sur des terres Palestiniennes, ce qui constitue une violation de la loi internationale. Cela se produit à un endroit où un nettoyage ethnique a eu lieu.
Veolia gère aussi des bus soumis à la ségrégation.
Ici, à Tucson, Veolia a un contrat avec la compagnie de transports publiques, Sun Tran.
Parlant des actions contre Veolia, D. Baum dit « C’est le pouvoir de ce mouvement. C’est vraiment mondial ». Du fait de la décharge de déchets en Palestine et de ses bus soumis à la ségrégation, Veolia a perdu des contrats au Royaume-Uni et en Europe en 2006.

 

Boston, Chicago et le Comté de Sonoma en Californie ont pris la tête du boycott

Aujourd’hui aux Etats-Unis, trois régions ont pris la tête du boycott des compagnies qui violent les droits de l’homme, Boston, Chicago et le Comté de Sonoma en Californie l’ont fait en soutien aux Palestiniens.
Dans le Comté de Sonoma, Californie, la Commission des Droits de l’Homme a d’abord déclaré qu’elle ne pouvait rien faire, n’ayant aucun pouvoir en Palestine. Cependant, trois heures plus tard, suite aux objections et interventions de membres de la base, elle a changé ses conclusions.
Les résidents du Comté de Sonoma ont souligné que les bus de Veolia soumis à la ségrégation en Palestine constituaient une violation des droits de l’homme. Un homme a dit qu’il vivait dans le Comté de Sonoma, mais que sa famille vivait en Palestine et que lorsqu’il était là-bas, il avait vu des Palestiniens forcés de descendre du bus ségrégationniste.
Alors les gens du Comté de Sonoma ont dit « il y a un vrai problème et nous sommes complices ».

 

Au sud de l’Arizona, il y a Veolia, G4S, Elbit et Caterpillar

Vu que Veolia fait des affaires ici, à Tucson, des suggestions ont été faites sur ce qui pourrait être fait. D. Baum a remarqué que « les bus sont en endroit magnifique pour des actions ».
Avec les bus, on peut penser à du théâtre de rue, des parodies de bus ségrégationnistes et à informer les passagers.
Mike Wilson, Tohono O’odham, a souligné que la compagnie G4S a un énorme contrat avec la Sécurité Intérieure à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, pour le transport d’immigrants détenus.
Wilson a déclaré que la Sécurité Intérieure avait créé une occupation du territoire Tohono O’odham. « La Nation Tohono O’odham est actuellement occupée par une armée étrangère appelée Patrouille des Frontières des Etats-Unis ».
Wilson dit que la Patrouille des Frontières US a un pouvoir dominant sur la Nation Tohono O’odham et le Service de Police Tohono O’odham.
Wilson est directeur de la politique du Réseau d’Action à la Frontière. Depuis des années, Wilson met des réservoirs et des cruches d’eau dans la région frontalière [le désert de Sonora] pour les immigrants, en dépit des objections du gouvernement Tohono O’odham. C’est dans cette région du Désert de Sonora que de nombreux immigrants meurent chaque année de chaleur et de déshydratation.
Lors de sa visite à la frontière, en territoire O’odham, D. Baum a remarqué le matériel Caterpillar (Caterpillar a été la cible de protestations depuis que Rachel Corrie a été renversée et tuée par un bulldozer Caterpillar en Palestine).
Des militants de Tucson ont souligné que les bus de G4S, un moment appelés Wackenhut, infligent des traitements inhumains aux immigrants expulsés, les forçant à attendre au soleil ou dans des bus surchauffés pendant des heures. Beaucoup sont déjà déshydratés et agonisants quand ils sont conduits aux bus à la frontière.
Une autre compagnie employée pour travailler à la frontière Etats-Unis/Mexique est la compagnie d’armements Israélienne Elbit Systems, qui fournit aussi des systèmes de sécurité pour le Mur en Palestine. Elbit a un contrat de sous-traitance avec Boeing pour la construction du Mur à la frontière US/Mexique et pour des tours de surveillance.

D. Baum a dit à propos des compagnies qui violent les droits des Palestiniens « Nous demandons à ces compagnies d’arrêter, parce que nous pensons que çà en fera de meilleures compagnies ».
Pendant la discussion, il a été souligné que les individus n’étaient pas visés par le boycott, ni les compagnies dont l’implication est terminée, car ce ne serait pas une incitation au changement.
« Nous avons affaire à la politique des entreprises, et nous essayons de l’améliorer » dit D. Baum.
Elle a aussi rappelé que Polaroid avait été la première entreprise à se retirer de l’Afrique du Sud de l’Apartheid et que le mouvement avait été conduit par des employés de l’entreprise.
« Ce n’est pas contre l’entreprise, c’est pour elle ».
D. Baum a aussi suggéré des campagnes ludiques et créatives pour soutenir les droits de l’homme en Palestine, comme peindre les bulldozers en rose.

 

Le Docteur Dalit Baum est co-fondatrice de Who Profits from the Occupation et militante et chercheur de la Coalition of Women for Peace en Israël. Dans les cinq dernières années, Who Profits est devenue une source vitale pour des dizaines de campagnes à travers le monde, leur  fournissant des informations sur la complicité des entreprises dans l’occupation de la Palestine.
Dalit est une universitaire féministe qui enseigne dans les universités en Israël sur le militarisme et l’économie mondiale d’un point de vue féministe. Militante féministe/pro-homosexuels, elle a été active dans divers groupes du mouvement anti-occupation, entre autres Black Laundry [Laver plus Noir], Boycott de l’Intérieur, Zochrot, Anarchistes Contre le Mur et Femmes en Noir.
Cette année elle travaille de San Francisco avec le Programme d’Echanges Mondiaux Economic Activism for Palestine qui soutient corporate accountability campaigns [campagnes de responsabilisation des enterprises] aux Etats-Unis.

Publié par Brenda Norrell le 18 septembre 2012
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EN SECRET, LA PATROUILLE DES FRONTIERE DES ETATS-UNIS DEVELOPPE UN PROJET DE COMPLEXE GIGANTESQUE POUR INTENSIFIER LA MILITARISATION DU TERRITOIRE TOHONO O’ODHAM

Article et photo : copyright Brenda Norrell
Traduction Christine Prat

 

SELLS, Arizona, 18 septembre 2012 – Ignorant les appels pour les droits de l’homme et l’indignation causée par les exactions subies par les Tohono O’odham de la part des agents de la Patrouille des Frontières US, la Sécurité Intérieure a le projet de construire un énorme complexe sur le territoire souverain des Tohono O’odham dans le district de Pisinemo.

Le complexe hébergerait 32 agents de la Patrouille des Frontières, une aire de décollage pour hélicoptères, des chevaux, des chiens, une tour d’espionnage, selon des documents fédéraux découverts en fin de journée [18 septembre 2012].

Comme d’habitude, un rapport déclarant que l’impact serait sans conséquence a été établi en août, bien que les cactus saguaro de la région hébergent une espèce protégée au niveau fédéral de chauve-souris rare. Bien que le projet ait été délibérément caché, la période ouverte aux commentaires publiques s’achève aujourd’hui, mardi 18 septembre 2012.

Le complexe projeté sur plus de 12000 mètres carrés comprendrait une aire de décollage pour hélicoptères, des logements, des écuries, des niches pour les chiens, des véhicules tout terrain et une tour de surveillance.

D’après le document fédéral, le site du district de Pisinemo est une alternative, les O’odham ayant rejeté le complexe dans les communautés de Dirtburn et Kupk sur le territoire Tohono O’odham.

Dans cette région, il y a des plantes importantes culturellement pour les Tohono O’odham, comme le saguaro, la cholla, le Palo Verde, le figuier de barbarie, le mesquite et la baie du lyciet.

Le gigantesque complexe augmenterait le bruit et les risques pour la population locale O’odham à cause des hélicoptères, de la pollution accrue, de l’augmentation de la consommation d’eau par la Patrouille des Frontières, et troublerait la terre fragile du Désert du Sonora. De plus, une portion de territoire O’odham serait à nouveau confisquée pour aménager un corridor pour une ligne de transmission électrique séparée qui devrait être construite au nord, d’après les documents.

Les O’odham protestent contre la militarisation, le harcèlement constant et les exactions des agents de la Patrouille des Frontières US ici. Un O’odham a été battu devant des écoliers près d’un bus scolaire, et d’autres agents ont menacé des femmes et des Anciens O’odham de leurs fusils. D’autres agents ont éclairé au flash l’intérieur de maisons de femmes O’odham la nuit, harcelé des femmes O’odham, mis en danger les vies de O’odham en circulant à grande vitesse et détruit le sol fragile du désert avec leurs 4×4. De plus, l’espionnage constant et les fouilles des agents fédéraux font vivre de nombreux O’odham dans un état constant de peur.

Le Tohono O’odham Bennett Patricio, 18 ans, a été renversé et tué par un véhicule de la Patrouille des Frontières dans cette région. Bennett a été écrasé alors qu’il rentrait chez lui à l’aube. La famille de Bennett a demandé justice dans une cour fédérale, jusqu’au 9ème Circuit et a accusé les agents de la Patrouille des Frontières US de l’avoir assassiné intentionnellement. Ils croient que Bennett est tombé sur des agents impliqués dans un trafique de drogue dans le désert. Les agents de la Patrouille des Frontières n’ont jamais été poursuivis.

Les O’odham qui protestent contre la Patrouille des Frontières disent ne pas pouvoir compter sur leur gouvernement tribal pour les protéger car il aurait été coopté par le gouvernement des Etats-Unis.

Des centaines d’agents de la Patrouille des Frontières US ont été arrêtés pour trafique de drogue, conspiration et pour avoir touché des pots de vin au cours des deux années passées et les faits ont été révélés par des témoignages devant le Congrès. Le Service de l’Alcool, des Tabacs et Armes à feu (ATF) des Etats-Unis a déjà été dénoncé pour le Projet Gunrunner, qui a fourni des armes d’assaut aux cartels de la drogue depuis qu’il a été initié à Laredo, au Texas, en 2005, puis étendu à la frontière de l’Arizona.

Pour autorisation de reproduire cet article, contacter brendanorrell@gmail.com