LA CONVENTION DE L’ONG [NAVAJO] DINE CARE DENONCE LES DEGATS DE L’EXTRACTIVISME ET LA POLLUTION EXTREME DES TERRITOIRES AUTOCHTONES

 

La Convention de l’ONG Diné CARE [Citizens Against Ruining our Environment – Citoyens Contre la Destruction de notre Environnement] pour les Gens de l’Ouest de la Nation Navajo, a débuté le 1er juin 2018 à Dilkon dans la Nation [Réserve] Navajo. Une seconde Convention, pour l’Est de la Nation Navajo, a eu lieu du 21 au 23 juin 2018, à Counselor et Lybrook, au Nouveau-Mexique. Diné CARE fête ses vingt-huit ans d’existence.

Brenda Norrell était sur place, en compagnie de Govinda Dalton, de ‘Spirit Resistance Radio’, et elle a transmis des articles sur les sujets discutés. Vous trouverez ci-dessous l’historique du mouvement et un résumé des principales interventions, essentiellement celles qui dénoncent l’extractivisme dont la Nation Navajo est victime depuis des décennies – et même depuis plus d’un siècle, si on prend en considération la déportation, mortelle pour beaucoup, de milliers de Navajos, de 1864 à 1868, suite à une annonce finalement fausse de la probable existence de mines d’or dans leur territoire. Certaines interventions ont déjà été traduites et publiées, si vous ne les avez pas déjà lues, vous les trouverez en cliquant sur le lien “lire la suite”.

Christine Prat

 

 

 

NAISSANCE DU MOUVEMENT POUR LA JUSTICE ENVIRONNEMENTALE, DINE CARE, À DILKON, NATION NAVAJO, EN 1990

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
6 juin 2018
Traduction Christine Prat

 

DILKON, Nation Navajo – Les photos sont passées et les souvenirs s’effacent. Mais il y a la liste de 127 noms, et les mots des légendes de ce mouvement qui transcendent les années de lutte – 28 ans depuis que la lutte pour la justice environnementale a débuté, comme mouvement de l’époque moderne.

Le Chef Johnny Jackson, Cascade Klickitait, était venu de la Rivière Columbia, le Hopi Thomas Banyacya était présent, et une délégation de Séminoles de Floride s’était jointe à ceux qui combattaient les décharges toxiques, l’extractivisme, l’exploitation forestière, les tests nucléaires, les fuites d’uranium et les attaques secrètes contre les territoires et les peuples Autochtones.

Aujourd’hui, pour célébrer ce mouvement à la Convention de Diné CARE, nous avons lu les paroles de Thomas Banyacya, qui avait prononcé le message des Anciens Hopi lors du premier rassemblement, le 29 juin 1990.

“Peut-être pouvons-nous emmener un peu de ces fuites d’uranium à Washington et les répandre autour de la Maison Blanche et leur dire ‘Ne vous inquiétez pas, ça ne va pas vous faire de mal,’ ” avait dit Banyacya.

Maintenant, 28 ans plus tard, Earl Tulley, vice-président de Diné CARE, revient sur la façon dont le rassemblement original, ici à Dilkon, a donné naissance au mouvement moderne pour la justice environnementale, et comment Indigenous Environmental Network [IEN – Réseau Autochtone pour l’Environnement] et Honor the Earth [Honorez la Terre] sont nés de ce premier rassemblement.

Etaient présentes aujourd’hui, Adella Begaye et Robyn Jackson, respectivement l’épouse et la fille de Leroy Jackson. Leroy a été retrouvé mort en 1993, alors qu’il avait combattu et arrêté l’exploitation forestière dans la forêt aux arbres anciens des Monts Chuska, dans la Nation Navajo.

Adella est aujourd’hui présidente de Diné CARE. Robyn était encore en bas âge quand sont père a été trouvé mort. Elle est actuellement la coordinatrice avec l’extérieur, chargée de l’énergie. Diné CARE veut protéger et défendre le territoire. “Il y a beaucoup de travail à faire. Mon père n’est plus là. C’est pourtant quelque chose dont il faut parler” dit Robyn.

Il y a 28 ans, Wilbur Slockish du Projet de Défense de la Rivière Columbia, à Dalles, dans l’Orégon, et Ray Slockish Sr., de l’état de Washington, étaient parmi ceux qui étaient venus parler des droits de pêche. Beaucoup d’entre eux avaient été en prison pour avoir défendu leurs droits de pêche.

Louise Benally, de Big Mountain, était déjà là il y a 28 ans, et elle l’est de nouveau aujourd’hui. Elle a passé sa vie à lutter, pour combattre la déportation forcée, l’épuisement de la nappe aquifère de Black Mesa par Peabody Coal, la très polluante centrale au charbon appelée Navajo Generating Station [la centrale n’a de Navajo que le nom, ceux qui vivent à proximité ont la pollution mais pas d’électricité – NdT] qui fournit la lumière au sud de l’Arizona – et pour la vérité et la justice. “Ces grandes compagnies mentent” avait dit Louise il y a 28 ans, et elle le répète aujourd’hui.

Parmi les 127 noms de la liste, il y a celui de Winona LaDuke, de Moose Factory dans l’Ontario, et du Réseau des Femmes Autochtones.

Harry H. Lord, Inupiat, était venu du pôle nord, en Alaska, pour le rassemblement d’il y a 28 ans. James Main Sr., Gros Ventre, qui a maintenant rejoint le monde des esprits, était venu de Fort Belknap, dans le Montana. Le Chef Fraser Andrew, de Mount Currie, était venu de Colombie Britannique.

Danny Billie, Séminole de Floride, était venu parce que les producteurs d’agrumes et de canne à sucre défrichaient le territoire et polluaient l’eau. Billie avait dit alors qu’il était venu pour en apprendre plus sur les incinérateurs qui polluaient l’air.

Au cours de ce premier rassemblement, Paul Rodarte, Paiute et Shoshone de Stillwater dans le Nevada, avait expliqué comment le “développement économique” était utilisé pour empoisonner le sol, l’eau et l’air. Rodarte dit que les contractants grassement payés pour amener des déchets hautement toxiques, avaient promis de l’argent et des emplois, puis n’avaient embauché localement que pour des emplois subalternes.

Citoyens Contre la Destruction de notre Environnement [C.A.R.E.]

Le discours du président de C.A.R.E d’alors, Al Joe, qui a été préservé depuis 28 ans, montre à quelle opposition ils ont dû faire face, quand ils se sont rassemblés pour s’opposer à la destruction et la pollution des territoires Amérindiens. “Nous avons été traités de causeurs de troubles et de militants” avait dit Joe, qui succédait à Jane Yazzie au poste de président de CARE.

Lori Goodman, qui a grandi ici à Dilkon, était parmi les fondateurs de Citoyens Contre la Destruction de notre Environnement. Sa sœur Carol et elle, issues d’une famille de neuf enfants, sont ici aujourd’hui. Lori et Carol dirent qu’elles avaient grandi avec des parents qui leur enseignaient les valeurs traditionnelles Diné. Lori a expliqué comment le CARE local avait surgi après le déversement de déchets toxiques, qui avait menacé Dilkon à la fin des années 1980. Le déversement avait été interrompu par cette lutte. Lori dit que le nom était devenu Diné CARE après que l’organisation nationale CARE les y ait forcés. Lori dit que le premier rassemblement de 1990 avait été au départ organisé pour célébrer le fait que la communauté de Dilkon avait interrompu le déversement de déchets toxiques, qui avait été soutenu par le gouvernement tribal Navajo. Après que des Autochtones soient venus de toutes régions, y compris le grand nord, il était clair que les déchets toxiques, les déchets nucléaires, l’extractivisme, la destruction et les arrestations des défenseurs des droits de pêche, concernaient tous les territoires Indiens.

Le mouvement pour la justice environnementale était né.

Les Légendes de 1990

Sur la liste de 127 noms, il y a Jo Ann Tall, Oglala de Porcupine, à Pine Ridge, et Guy White Thunder, Lakota de Pine Ridge. Ron Hill et Clifford Cornelius venaient d’Oneida, dans le Wisconsin. Le Chef Andrew King, de la Bande Lucky Man, de Saskatoon, dans l’Ontario, était venu avec Rod King, en 1990. Suzanne Brent, Mohawk de la Baie de Quinte, était présente. Norman Under Baggage, Oglala, venait de Kyle, à Pine Ridge, Harry Chison venait du Pueblo Zuni. La délégation Havasupai était composée de Leata Watahomigie, Rex Tilousi et sa famille, et M. et Mme Raph Rogers. Joe Sanchez, Shoshone de l’Ouest, venait du Nevada.

Des Navajos de Church Rock, qui avaient survécu à la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis, étaient venus, alors que les eaux radioactives de la rivière Puerco coulaient vers l’Arizona, laissant derrière elles une série de cancers pour les Navajos et tous ceux qui vivaient là-bas. [En 2015, le chercheur Navajo Tommy Rock s’est aperçu qu’un puits d’eau ‘potable’, à Sanders, au bord du Puerco, était encore radioactif – NdT]. L’Association Eau Propre pour la Vallée du Puerco [Puerco Valley Clean Water Association], de Wingate, au Nouveau-Mexique, fait partie de la longue liste d’organisations qui méritent d’être honorées.

Des Navajos de toute la Nation Navajo et de la région étaient présents au premier rassemblement. Tom Bedonie de Big Mountain; Eugene Hasgood de Keams Canyon; Nelda Dugi de Teesto; Carol Goldsmith de Kayenta; Ted Silversmith de Church Rock; Raymond Morgan de Fort Wingate; Mary et Lisa Spencer de Winslow; Alfred Joe et Robert Joe Sr. de Winslow. Alva Morrison et Kristi Jo McKnight, de Citoyens Concernés par la Sécurité Nucléaire [Concerned Citizens for Nuclear Safety] étaient venues du nord du Nouveau-Mexique, où le laboratoire de Los Alamos avait depuis longtemps empoisonné la terre, l’eau et l’air des Pueblos et du Nouveau-Mexique. [C’est à Los Alamos qu’ont été mises au point les bombes d’Hiroshima et Nagasaki – NdT].

Parmi les organisations de première ligne qui se sont rassemblées ici en 1990, il y avait le Projet d’Organisation du Sud-ouest d’Albuquerque [Southwest Organizing Project], représenté par Joe Madeline Montoya et Danny Pena. Chris Peters représentait le Seventh Generation Fund [Fonds pour la Septième Génération].

Bertha Mitchell, Hoopa, était venue de Californie. Des Navajos étaient venus de toute la région, parmi eux, Anna Rondon. Mike Flores, Tohono O’odham, était venu de la soi-disant frontière sud, où la Patrouille des Frontières des Etats-Unis maltraite les gens en tant qu'”armée d’occupation”. Laurie Weahkee, du Pueblo Cochiti, était là en 1990 et de nouveau 28 ans plus tard. Lex Gladstone était venu de l’Association Nationale des Indiens Blackfeet de Seattle. Le photographe Hopi/Navajo Larry Gus était là aussi. Il y avait aussi Cate Gilles, longtemps reporter en territoires Navajo et Hopi, trouvée morte à Tucson plus tard. Dès le début, Cate avait fait des reportages de la ligne de front, sur les déportations. Cate a été aussi la première à dénoncer convenablement la pollution à l’uranium dans la région du Grand Canyon.

Vickie McCullough, de Native Americans for a Clean Environment [Amérindiens pour un Environnement Sain], de Tahlequah, en Oklahoma, était présente. Pat Moss était venu d’Oklahoma pour parler des prisonniers Autochtones. Viola Hatch, Cheyenne Arapaho, était venue d’Oklahoma. Des membres de Greenpeace étaient venus de Californie, entre autres Iretta Tiger, des membres Séminoles de Floride, et Bradley Angel, aujourd’hui membre de Green Action, ainsi qu’une délégation de Greenpeace Canada. DNA Legal Services, Public Health Nursing de Dilkon, et Préservation Navajo avaient également envoyé des représentants.

Convention de 2018, La Lutte Continue

Aujourd’hui, en 2018, Nicole Horseherder, Navajo, et sa fille, ont parlé de la lutte ultime pour défendre les droits sur l’eau et la protéger. Nicole Horseherder a expliqué que le but des soi-disant “colonies pour les droits à l’eau” avait souvent été un moyen pour les non-Indiens d’accaparer l’eau des Autochtones.

En cette chaude journée de juin 2018, tandis que les cuisiniers du camp, ici à Dilkon, préparent la bouillie de maïs bleu [blue corn mush, plat traditionnel Navajo] et les crêpes de maïs bleu [plutôt Hopi] pour le petit-déjeuner, les jeunes agriculteurs Nate Etcitty et Roberto Nutlouis, membres de Black Mesa Water Coalition, donnent des nouvelles sur l’alimentation durable, la permaculture et le ‘dry farming’ [agriculture sans irrigation].

Herb Yazzie, ex-président de la Cour Suprême de la Nation Navajo, a parlé de Hweeldi [déportation des Navajos au camp de Fort Sumner, premier camp de concentration, en 1864, beaucoup sont morts en route, les autres sur place], du Traité de 1868 [libération des survivants de Fort Sumner et ‘attribution’ du territoire de la première réserve Navajo], et du lien vers la Souveraineté. Yazzie parlait de Ceux qui Résistent.

Sam Sage, Diné, a parlé de la façon dont les Diné combattent la fracturation hydraulique, le cancer, les émissions mortelles, le bruit insupportable et la violence des ‘camps masculins’, résultant des forages pour le pétrole et le gaz dans la Région de Chaco et l’est de la Nation Navajo.

La Convention de Diné CARE pour les habitants de l’est de la Nation Navajo a eu lieu du 21 au 23 juin, à Counselor et Lybrook, au Nouveau-Mexique.

Brenda Norrell, qui publie Censored News, faisait partie des journalistes qui ont couvert le premier rassemblement à Dilkon, en juin 1990, et a également fait des reportages en direct du rassemblement de 2018. En 1990, elle était journaliste pour Associated Press et vivait dans les Monts Chuska, dans la Nation Navajo.

 

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1er juin:

PREMIER JOUR DE LA CONVENTION DE DINE CARE POUR LES GENS DE L’OUEST, A DILKON, NATION NAVAJO

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Transmis en direct par Spirit Resistance Radio
1er juin 2018
Traduction Christine Prat

Ce jour, des membres fondateurs de Diné CARE ont expliqué comment l’organisation avait été fondée, suite aux menaces pesant sur leurs territoires Diné, à la fin des années 1980. Lori Goodman parla des premiers jours, et Anna Frazier, de Dilkon, éducatrice, dit comment elle avait été impliquée. Sam Shepherd, de l’Agence de l’est, raconta comment il avait été mis de force dans un pensionnat et s’était échappé. Adella Begaye, Présidente et membre fondatrice de Diné CARE, a raconté comment elle s’est engagée, alors qu’elle était infirmière à Tsaïle. Adella est la veuve du regretté Leroy Jackson, cofondateur, retrouvé mort après avoir empêché l’abattage d’arbres anciens dans les montagnes de Chuska et près de Tsaïle. Ofelia Rivas, O’odham vivant à la frontière US/Mexique, parla des luttes de son peuple. Earl Tulley, cofondateur, dit comment Diné CARE avait commencé le combat pour la justice environnementale, qui s’est développée en de nombreux mouvements, résultant finalement dans la création de l’IEN, Indigenous Environmental Network [Réseau Autochtone pour l’Environnement] et d’autres.

 

OFELIA RIVAS, O’ODHAM, ET EARL TULLEY, DINÉ: REFLEXIONS SUR LE CARACTERE SACRE DE LA VIE

Interview du 1er juin 2018
Govinda Dalton, Spirit Resistance Radio
Article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 12 juin 2018

Traduction Christine Prat

DILKON, Nation Navajo, 1er juin 2018 – Ofelia Rivas, Tohono O’odham, et Earl Tulley, Diné, ont parlé des modes de vie culturels et des fondements spirituels de leur peuples, au cours de la Convention de Diné CARE pour l’ouest [de la Nation Navajo]. Ofelia commença par décrire les vastes territoires qui constituaient les terres ancestrales des Tohono O’odham dans ce qui est maintenant l’Arizona, Etats-Unis, et le Sonora, Mexique.

“Nos terres sont très vastes” dit Ofelia, au cours de la conversation avec Earl Tulley, un Diné de Blue Gap, pour Spirit Resistance Radio.

Le territoire ancestral Tohono O’odham s’étendait d’Hermosillo, à des centaines de kilomètres de la frontière actuelle, et au nord jusqu’à Phoenix, à l’est jusqu’à Benson, à la Rivière San Pedro, et jusqu’à la Mer de Cortez, dans le Sonora, au Mexique, dit-elle.

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2 juin:

SAM SAGE, DINE: “FRACTURATION HYDRAULIQUE, DESTRUCTION ET CANCER DANS L’EST DE LA NATION NAVAJO ET LA REGION DE CHACO”

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 6 juin 2018
Résumé et traduction Christine Prat

DILKON, Nation Navajo – Sam Sage décrit comment les forages de pétrole et de gaz et la fracturation hydraulique détruisent le sol et empoisonnent l’air de l’est de la Nation Navajo et la région de Chaco.

Sage, qui s’exprimait au cours de la Convention de Diné CARE pour les Peuples de l’Ouest, samedi 2 juin, a déclaré que le Sénateur Démocrate Tom Udall était dans la poche de l’industrie.

Actuellement, alors que plus de 100 organisations combattent le forage et la fracturation dans la région de Chaco, les Navajos sont assiégés par le bruit, la pollution et la destruction du sol, selon Sage. Les femmes sont atteintes de cancers.

Sage expliqua ce qui s’était passé dans sa propre communauté de Counselor, au Nouveau-Mexique, et dans la zone comprise entre Farmington et Cuba, quand la course au développement a commencé, au Bureau d’Aménagement du Territoire [Bureau of Land Management, BLM] en 2013.

Au début, les compagnies pétrolières et gazières ont dit qu’elles faisaient des forages exploratoires.

“En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, c’était devenu de la fracturation industrielle” dit-il, expliquant comment le sol, qui borde des maisons Navajos, avait été détruit par les forages pour le pétrole et la fracturation pour le gaz.

“Certaines sources ont arrêté de couler.”

Les puits avaient été asséchés depuis les années 1990.

Ce fut seulement lorsqu’une des compagnies eut un accident, et qu’un des ouvriers fut tué, qu’on commença a en parler.

Sage dit que la compagnie avait essayé d’empêcher l’information, selon laquelle un ouvrier était mort sur un terrain du BLM, d’être publiée. La communauté Navajo ne l’a su que six jours plus tard.

Puis il y eut une visite du Sénateur Tom Udall, Démocrate du Nouveau-Mexique. “Tom Udall nous a surpris, en arrivant en hélicoptère.” “Nous lui avons dit: vous avez déjà été acheté et payé. Vous êtes déjà dans la poche de l’industrie.”

Sur le territoire, il y a des camions très lourds. Les traces font jusqu’à 15 cm de profondeur. Quand il pleut, ils utilisent des pneus munis de chaines. Quand ils roulent sur le terrain, ils laissent de grands trous et détruisent la route. Des lumières violentes sont allumées à 23h et il y a beaucoup de bruit.

Des Navajos de la région se sont plaint des dégâts faits au sol et aux routes, et du bruit, mais ça dépendait du responsable sur place du BLM, l’affaire a été transmise à Washington. Le Gouvernement Navajo ne voulait pas aider les gens de la région, il fallait trouver de l’aide à l’extérieur.

Sage dit “Daniel Tso a amené le Sierra Club et les choses ont commencé à bouger.” “Maintenant, il y a 111 groupes qui nous aident et nous assistent” dit-il, parlant de la Coalition de la Région de Chaco [Greater Chaco Coalition]. “Nous avons demandé de l’aide”.

Sage dit que la Coalition voulait formaliser le groupe et avoir des représentants officiels, mais, dit-il “ça ne marcherait pas ici. Beaucoup de gens se retireraient si nous formalisions [la Coalition].” Actuellement, ce n’est pas une organisation formelle.

Ils ont commencé à se rendre compte que des femmes mouraient de cancers. Ils ont commencé à évaluer l’état du sol et à contrôler l’air. Les alliés des Navajos étaient prêts à payer les tests onéreux. L’eau a été testée, l’eau potable a été testé.

“Nous avons dû faire tout ça nous-mêmes” dit Sage.

Des Navajos les ont aidés, entre autres le regretté Larry Emerson, Herbert Benally, David Tsosie et beaucoup d’autres.

Entretemps, les crimes violents augmentaient, à cause des ‘camps masculins’ des compagnies pétrolières et gazières.

Et, étant donné que la fracturation utilise énormément d’eau, et crée beaucoup de déchets, les Navajos posent toujours des questions. Tandis qu’ils se battent contre la fracturation, Daniel Tso emmène des gens pour des ‘tournées réalité’. Tso s’est aperçu que des puits fuyaient.

Et puis il y a la puanteur, et les gaz toxiques. “Quand le temps est couvert et qu’il n’y a pas de vent, ont peut vraiment les sentir.”

Sage remercia la jeune Diné Kendra Pinto, et dit qu’elle comptait beaucoup pour le groupe. “Elle est revenue dans la communauté et a voulu aider,” dit Sage.

Après le discours de Sage, Earl Tulley, de Diné CARE, dit que les forages de pétrole et de gaz causaient des explosions et des fuites de produits chimiques, et qu’il fallait contrôler l’air. Ça touche le bétail et les gens. “Nous n’allons pas émigrer” dit Tulley. “Ici, c’est chez nous.”

 

LEONA MORGAN: LES ETATS-UNIS VISENT LES AUTOCHTONES ET LES PAUVRES AVEC LES DECHETS NUCLEAIRES, LE TRANSPORT ET L’EXTRACTION D’URANIUM

Intervention de Leona Morgan à la Convention de l’ONG Navajo Diné CARE, le 2 juin 2018, diffusée en direct sur Spirit Resistance Radio et transcrite par Brenda Norrell pour Censored News.

Article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 8 juin 2018
Traduction Christine Prat

DILKON, Nation Navajo – Leona Morgan, Diné, a passé sa vie à combattre les mines et le transport d’uranium, et la décharge de déchets. Actuellement, les Etats-Unis visent les pauvres du sud du Nouveau-Mexique pour décharger des déchets nucléaires, et l’extraction d’uranium menace à nouveau le Mont Taylor, site sacré, dans le nord du Nouveau-Mexique.

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3 juin:

BIG MOUNTAIN: LA LUTTE QUI N’EN FINIT PAS, EN DES TEMPS OU IL NE PLEUT PAS – LOUISE BENALLY

Article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 10 juin 2018
Traduction Christine Prat

 

DILKON, Nation Navajo – Louise Benally, de Big Mountain, a raconté la lutte interminable contre la déportation, Peabody Coal et les confiscations de bétail. Maintenant, il ne pleut pas, la nourriture reste absente, et les moulins à vent à sec.

Pendant des décennies de lutte, les Hopis traditionnels se sont joints aux Diné de Big Mountain qui résistent au déménagement forcé. Ils se sont tous rendu compte que la déportation causée par [la compagnie charbonnière] Peabody Coal est un vol de terres, un vol de terres pour le charbon, pour faire de l’électricité pour d’autres gens, ailleurs.

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Tous les articles, ©Censored News, publiés avec autorisation, utilisation commerciale strictement interdite. Photos de 2018 ©Brenda Norrell, Photos de 1990, ©C.A.R.E., prêtées par Lori Goodman.

 

Earl Tulley et Ofelia Rivas

OFELIA RIVAS, O’ODHAM, ET EARL TULLEY, DINÉ: REFLEXIONS SUR LE CARACTERE SACRE DE LA VIE

Interview du 1er juin 2018
Govinda Dalton, Spirit Resistance Radio
Article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 12 juin 2018
Traduction Christine Prat

DILKON, Nation Navajo, 1er juin 2018 – Ofelia Rivas, Tohono O’odham, et Earl Tulley, Diné, ont parlé des modes de vie culturels et des fondements spirituels de leur peuples, au cours de la Convention de Diné CARE pour l’ouest [de la Nation Navajo]. Ofelia commença par décrire les vastes territoires qui constituaient les terres ancestrales des Tohono O’odham dans ce qui est maintenant l’Arizona, Etats-Unis, et le Sonora, Mexique.

“Nos terres sont très vastes” dit Ofelia, au cours de la conversation avec Earl Tulley, un Diné de Blue Gap, pour Spirit Resistance Radio.

Le territoire ancestral Tohono O’odham s’étendait d’Hermosillo, à des centaines de kilomètres de la frontière actuelle, et au nord jusqu’à Phoenix, à l’est jusqu’à Benson, à la Rivière San Pedro, et jusqu’à la Mer de Cortez, dans le Sonora, au Mexique, dit-elle.

La vie des plantes – médicinales et alimentaires – et la vie animale, nourrissaient les gens. “Nos histoires sur la Création disent que nous étions là dès le début, pour être témoins de la formation de nos Montagnes Sacrées.” “Le commencement de nos Montagnes Sacrées est le commencement de qui nous sommes.”

La culture O’odham est fondée sur les pluies qui apportent de l’eau au désert, dit-elle. “Les chants et les cérémonies les plus sacrés reconnaissent la mer, et le lieu où les nuages se forment et traversent les terres pour apporter la pluie à la saison où on plante, et qui renouvelle notre nourriture, sur les terres.”

Ofelia a été élevée dans la tradition O’odham, dans laquelle les femmes s’asseyaient à part et ne disaient rien. Mais tôt dans sa vie, elle a été reconnue par les Conducteurs de Cérémonies pour son rôle. “Ça commence par la prière” dit-elle du cycle Cérémoniel, et dit comment de jeunes hommes continuent la tradition cérémonielle.

Quand le saguaro [cactus typique du sud-ouest] mûrit, fin juin ou début juillet, c’est le Nouvel An des O’odham.

Pour Ofelia, la résistance est de parler sa langue et de continuer le mode de vie O’odham. Ofelia encourage les autres à, comme elle, survivre aux pensionnats et maintenir la vie suivant les pratiques traditionnelles.

Earl Tulley demanda à Ofelia comment elle saluait d’autres gens qui venaient dans son pays. “Nous sommes toujours là”, dit Earl, à propos du salut Diné Ya’at’eeh. Ofelia répondit que la façon traditionnelle était de faire savoir que vous êtes présent et la personne de la famille présente donne de l’eau et de la nourriture.

Earl dit que les jeunes Diné qui ne parlent pas la langue, utilisent souvent des signes de la main, ou de la tête, pour communiquer et montrer du respect aux Anciens qui ne parlent que Diné. Il dit aussi qu’avant les temps du Traité, les Diné vivaient selon des lois naturelles, en comprenant la lune et le soleil.

Selon Ofelia, les O’odham ne séparent jamais la vie du monde naturel dans des mots comme “environnement”.

“Les femmes avaient leur propre rôle, et étaient très puissante” dit-elle.

Elle dit que pendant des milliers d’années les O’odham récoltaient du sel de la mer. “Il faut connaître les chants, pour récolter cette médecine appelée le sel.” Quand il n’était pas récolté de la manière appropriée, ça causait un déséquilibre. Elle ajouta que quand les gens ne sont pas connectés aux lois naturelles, ça provoque un déséquilibre.

“Nous espérons que la Septième Génération apprendra ce que nous avons appris en grandissant,” dit Ofelia.

Il y a beaucoup de manque de respect parce que les gens ne parlent ni ne comprennent le O’odham. Ofelia dit de son peuple, “Je suis du peuple, des Etoiles qui Apparaissent.” Aujourd’hui, les jeunes gens sont déconnectés, et ils prononcent mal, même à la radio. Elle donna l’exemple de l’expression “maïs qui commence à pousser,” et comment les Anciens disent qu’une légère erreur de prononciation peut être un manque de respect.

Ofelia parla du respect pour les montagnes et la terre, et pour les gens qui y ont été autrefois, quand on marche sur le territoire.

Earl dit qu’avoir grandi, pour un enfant, de façon traditionnelle, est un mode de vie, comme offrir du pollen de maïs au lever du jour. Il parla de la façon dont l’éduction est vue des nos jours, et comment la société actuelle appelle l’imitation “éducation”, qu’on considère souvent comme “devenir instruit.” Mais traditionnellement, l’éducation a une signification différente, qui inclut des accords tacites, comme quel membre de la famille doit parler.

“Celui qui Fait la Terre nous donne nos talents” dit Earl.

A propos de l’éducation moderne, Ofelia raconta que son neveu avait dit que ses diplômes étaient sans valeur, quand la Rivière San Juan a été polluée par une mine d’or, parce qu’il ne pouvait pas empêcher la pollution.

Ofelia se souvient avoir écouté les Anciens et suivi la lune, et le monde naturel. Aujourd’hui, dit Ofelia, les O’odham sont forcés de parler anglais pour pouvoir parler à d’autres. Les Peuples d’Origine du Territoire sont connectés à l’univers, et les Chants et les Prières sont pratiqués chaque année pour la régénération, dit-elle.

Earl raconta comment certains, qui avaient fréquenté des écoles comme Carlisle, avaient appris des techniques, comme par exemple fabriquer des chaussures. Mais quand ils retournaient au Pays Navajo, les gens portaient des mocassins, pas des chaussures. “Ils se sont enfuis à cause de cela,” dit-il, parce que leurs capacités n’avaient plus de place chez eux.

Se souvenant des paroles des Anciens O’odham, Ofelia dit “Quand le vent souffle, nous devons nous courber pour ne pas casser.”

Ofelia dit que le gouvernement tribal était bureaucratique et n’avait pas encouragé les jeunes à partir pour acquérir une éducation et revenir au Pays O’odham avec ce qu’ils avaient appris. Les jeunes O’odham sont partis, ont acquis une éducation et doivent être encouragés à revenir, même ceux qui ont appris à s’occuper d’argent. Elle dit qu’elle avait cessé de travailler au problème de la frontière pendant cinq ans, et attendu que les jeunes reviennent avec des solutions, mais aucun n’est venu avec des solutions contre les exactions de la Patrouille des Frontières, qui se perpétuent actuellement.

Elle expliqua comment travailler avec les jeunes. Ils plantent des graines, les arrosent, puis regardent grandir les plantes et les protègent pendant qu’elles poussent. Le savoir de base peut être utilisé à tous les niveaux, dit-elle. Les jeunes ont besoin de leur éducation.

Earl dit que nous vivions dans un monde où on peut manger des choses hors saison, mais que ce n’est pas pareil. Il dit aussi que le respect ne devait pas être oublié, comme laisser son siège à une personne âgée, ou la laisser passer en premier dans la queue pour la nourriture. Earl dit que la connaissance n’est pas faite pour être gardée pour soi, mais pour être partagée. Il dit aussi que beaucoup de Diné avaient des enfants et des petits-enfants et étaient liés à d’autres peuples.

Ofelia dit que cependant, dans une Cérémonie, c’est inclusif, qu’il n’y a ni couleur ni race. “Ça nous enrichit” dit-elle des O’odham qui sont O’odham et d’autres tribus. Elle dit que si nous savons qui est notre grand-mère, il n’y a pas de déconnexion.

Earl dit que dans l’histoire, il n’y avait pas d’école, ni personne qui pouvait supprimer la langue d’origine. “Nous nous le faisons à nous-même.” Il dit qu’au pensionnat, ils étaient forcés de répéter le Serment d’Allégeance tous les matins. Mais ils disaient le mot Diné signifiant “les moutons arrivent” au lieu du mot “Amérique”.

Earl dit que les prières Diné demandaient la bénédiction de tous ceux A Cinq Doigts, c’est-à-dire tous les gens.

“Nous sommes tous un seul peuple”, dit Ofelia. “Où que nous allions, nous devons nous en souvenir, Nous sommes un seul peuple, et nous avons tous nos façons d’être.”

A propos de la violence domestique, Earl dit “si nous sommes de vrais guerriers, nous devons comprendre notre rôle particulier et que la vie est sacrée.” “C’est alors que Celui qui Fait la Terre sera très fier de nous.”

Ofelia dit que les produits chimiques dans la nourriture et les médicaments devaient être supprimés.

Earl dit que Ceux Qui Ont Deux Esprits avaient des points de vue différents et devaient être respectés. Aujourd’hui, Ceux Qui Ont Deux Esprits ne sont pas complètement acceptés.

“Toute vie est sacrée” dit Ofelia.

©Ofelia Rivas et Censored News. Article traduit avec autorisation. Utilisation commerciale strictement interdite.

La Réserve Tohono O’odham actuelle, avec la frontière tracée sur une carte à la règle. Certains villages ont le même nom des deux côtés, parce qu’ils ont été coupés en deux par la frontière.

Ofelia Rivas photo copyright Jason Jaacks

 

HARMONIE ET SURVIE: OFELIA RIVAS, O’ODHAM, INTERVIEWEE PAR TIOKASIN DE LA RADIO FIRST VOICES

 

Les missionnaires chrétiens les ont réduits en esclavage et torturés. Le gouvernement des Etats-Unis leur a imposé un gouvernement tribal du Bureau des Affaires Indiennes, complice de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis. Cependant, les O’odham traditionnels survivent avec leurs chants et leurs cérémonies, dans leur pays.

 

Article de Brenda Norrell
Censored News
D’après une émission de Tiokasin Ghosthorse, Lakota de Cheyenne River, pour la Radio First Voices
10 mai 2018
Traduction Christine Prat

 

L’émission est à réécouter sur le site de First Voices Indigenous Radio, WBAI
https://firstvoicesindigenousradio.org/program/20180510

ou sur WPKN
http://archives.wpkn.org/bookmarks/listen/223033/first-voices-radio

 

L’animateur de First Voices, Tiokasin Ghosthorse, a parlé avec Ofelia Rivas, O’odham, de la vie des O’odham, actuellement, à la frontière.

Ofelia a décrit la façon de vivre en harmonie avec toute vie: “Nous connaissons les noms de tous les animaux et de toutes les plantes.”
Ofelia a décrit le quatrième niveau de la vie O’odham aujourd’hui. “Cette frontière n’a pas de place dans notre mode de vie O’odham.”

Dans leur territoire traditionnel, les O’odham sont forcés d’avoir toujours des papiers d’identité sur eux.

Quand la barrière pour bloquer les véhicules a été construite à travers son village, les anciens vivaient encore. Ofelia se souvient d’un ancien O’odham disant: “Quand le vent souffle, ces gens l’arrêteront-ils pour lui demander ses papiers?”
Cette remarque rappelle le pouvoir de la connexion au monde naturel. Ofelia rappelle la force de ces gens, qui vient de ce qu’ils savent qui ils sont.

Ofelia dit que les migrations ont toujours existé depuis la nuit des temps. Elle parle des voyages pour le commerce du sel. “Cette frontière n’est pas un de nos concepts.” Et “imposer ces lois à notre peuple cause beaucoup de dégâts.”
Elle dit que les immigrants viennent dans ce pays parce qu’ils cherchent un endroit sûr.

Puis, Ofelia décrivit comment la question de papiers avait causé des problèmes aux gens. Maintenant, la Patrouille des Frontières U.S. restreint le transport de nourriture vers la partie sud du territoire O’odham. Les O’odham du côté sud de la frontière souffrent de l’insuffisance de nourriture.

Du côté de la frontière situé en Arizona, certains membres de la tribu vivent dans le confort et sont réticents à l’idée de perdre leur dépendance de l’argent du gouvernement fédéral.
Ofelia dit que sa famille, son peuple, ne reconnaissent pas le gouvernement tribal Tohono O’odham mandaté par les Etats-Unis. Le gouvernement tribal Tohono O’odham a travaillé avec le Bureau des Affaires Indiennes et la Patrouille des frontières pour faire les fondations pour les tours de contrôle, les tours fixes, en approuvant des routes, des détournements de cours d’eau et des relevés archéologiques.
Pour la construction de ces tours d’espionnage, des sépultures O’odham devaient être forées. Les restes humains avaient déjà été dérangés et réenterrés pendant la construction de la barrière contre les véhicules.

Ofelia dit qu’elle souhaitait la bienvenue à des migrants du Honduras fuyant la violence. Récemment, elle avait souhaité la bienvenue aux migrants de la caravane venant d’Amérique Centrale.
Elle dit que le gouvernement tribal Tohono O’odham n’approuvait pas qu’elle accueille ces réfugiés, mais c’est la véritable façon de faire des O’odham.
Elle dit qu’au Chiapas elle avait vu les terres des gens accaparées par des firmes privées, et dans d’autres pays, des guerres qui avaient résulté dans la saisie des terres et le déplacement des Autochtones.
“J’ai fait passer un message aux gens, pour dire que le peuple Autochtone du pays les accueillait avec joie.”
Elle dit que son peuple avait toujours accueilli les autres, avec de la nourriture et de l’eau. Dans sa région, les migrants devaient avoir beaucoup de mal à trouver de l’eau dans ces montagnes désertiques. “C’est un mode de vie très simple” dit-elle.

En avril dernier, Ofelia a récolté des fonds pour les O’odham de la frontière, qui sont coupés de leur source d’alimentation par la Patrouille des Frontières. Elle dit que son frère avait aidé à livrer de la nourriture. Ils ont crevé un pneu et cassé une traverse de son camion quand ils ont fait la première livraison d’urgence au sud de la frontière, en avril. “Je ne fais qu’essayer de faire le mieux que je peux pour aider” dit-elle.

Tiokasin fit remarquer que le gouvernement tribal mandaté par les Etats-Unis n’était pas le gouvernement traditionnel. Ils n’entretiennent pas et ne protègent pas notre mode de vie, dit Ofelia.

Tiokasin rappela les mots de John Trudell: “Il y a une façon de vivre avec la Terre, et une façon de ne pas vivre avec la Terre.”
Ofelia dit qu’avec les années, les conditions étaient toujours les mêmes. Mais les O’odham survivent. “Nous sommes le peuple de la Terre.” “Je récolte toujours des aliments sauvages” dit-elle, ajoutant qu’elle plante toujours des graines traditionnelles et célèbre toujours les cérémonies.

Quand des missionnaires chrétiens sont arrivés dans leurs territoires, les O’odham ont été réduits en esclavage et forcés de devenir chrétiens, dit-elle. “Si vous ne faisiez pas le signe de croix correctement, vous perdiez un membre.”
Les O’odham se sont révoltés contre cette blessure physique et spirituelle que constituait la conversion.

“Toutes ces choses que les gens ont subies – et ils survivent toujours.”
Elle dit que c’est un testament montrant combien les O’odham sont forts, ils pouvaient faire le signe de croix pour survivre, puis continuer à célébrer leurs cérémonies.

Maintenant, les chants O’odham transmettent la connaissance.

 

O’odham Solidarity Project accepte les dons pour fournir d’urgence de la nourriture aux O’odham au sud de la frontière. Faire les dons par PayPal sur le site d’Ofelia, pour la nourriture et l’essence pour la livrer.

http://www.solidarity-project.org/

 

Photo copyright Jeff Hendricks

 

REMERCIEMENTS A CEUX QUI ONT AIDE ‘O’ODHAM VOICE AGAINST THE WALL’ A FOURNIR DE LA NOURRITURE A LA FRONTIERE

 

Photos et article par Ofelia Rivas
O’odham VOICE Against the Wall
Sur Censored News
Samedi 21 avril 2018
Traduction Christine Prat

 

Les O’odham au sud de la frontière internationale US/Mexique, sont gravement touchés par les restrictions récentes à la Porte San Miguel, un passage traditionnel O’odham.

Des membres des communautés Kom Wahia, Wo’osan et Kuwit Wahia ont besoin d’aide immédiatement.

O’odham VOICE Against the Wall a immédiatement lancé un appel à l’aide pour acheter de la nourriture et la porter aux familles. Merci aux lecteurs grâce auxquels 200 dollars ont été collectés. La nourriture a été livrée le 19 avril 2018.

Cette aide devra continuer jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée. Ces trois communautés n’ont pas l’électricité, deux d’entre elles ont des puits et de l’eau potable, l’autre n’a pas de puits et doit transporter l’eau. Le camion qui transportait l’eau est tombé en panne récemment. Les communautés ont besoin d’huile pour lampe, de kérosène et de propane. Elles ont également besoin de savon, de papier toilette et d’autres produits d’hygiène, ainsi que d’allumettes et de piles.

O’odham VOICE against the WALL

http://tiamatpublications.com/

 

 

Article et photos © Ofelia Rivas, sauf indication contraire. Ne peuvent être reproduits sans autorisation

 

Nogales, à gauche les Etats-Unis, à droite le Mexique. Photo © Christine Prat

 

 

Le 4 avril 2018, des réfugiés du Honduras étaient signalés au Mexique, se dirigeant vers le Nord. Trump a déclaré vouloir leur envoyer la Garde Nationale. La vidéo ci-dessous est une réaction à cette annonce. Ofelia Rivas, une Tohono O’odham qui vit près de la frontière, et dont la famille est divisée depuis que le passage est quasiment impossible, rappelle qu’il s’agit du territoire O’odham, que c’est à eux de décider de qui peut y venir, et que la tradition des O’odham est d’accueillir les réfugiés. La vidéo a été tournée par Michelle Cook, Diné [Navajo].

 

 

OFELIA RIVAS, O’ODHAM, ‘BIENVENUE A LA CARAVANE DE MIGRANTS DU HONDURAS’

Article de Brenda Norrell
Censored News
Traduction Christine Prat

Pays O’odham – Ofelia Rivas, O’odham, et Michelle Cook, Diné, se sont exprimées en direct du Pays O’odham. Ofelia réagissait à l’annonce de Trump, qui disait vouloir envoyer l’armée à la frontière. Elle a aussi répondu aux fausses accusations de Trump, sur la caravane de migrants venus du Honduras, alors arrivés au Mexique et voyageant vers le nord.

Ofelia a souhaité la bienvenue à ces réfugiés, qui luttaient pour survivre, en territoire O’odham.

“Cette militarisation n’est pas notre façon de vivre dans notre pays.”
“Nous connaissons les conditions qui règnent là d’où ils viennent.”
“Accueillez-les, c’est la façon de faire O’odham.”

Michelle a demandé à Ofelia de parler des tours de surveillance qui maintenant visent sa communauté, dans la Nation Tohono O’odham. Les tours de surveillance, des tours permanentes, sont en projet pour le district où vit Ofelia. La firme de défense d’Israël, pays d’Apartheid, Elbit Systems, a signé un contrat avec la Sécurité Intérieure des Etats-Unis pour construire ces tours d’espionnage dans la Nation Tohono O’odham.

Ofelia parle de la barrière empêchant les véhicules de passer la frontière, qui rend très difficile pour les familles de traverser et de célébrer des cérémonies. Maintenant, les O’odham doivent avoir des papiers d’identité dans leur propre pays.

Les agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis visent la tête des O’odham avec leurs fusils, exigeant des papiers, quand les gens ne comprennent pas l’anglais.

Ofelia raconte que, récemment, un agent de la Patrouille des frontières s’est garé sur la route, de façon à bloquer l’entrée de sa maison. Il a sorti son arme et l’a menacée quand elle lui a demandé de partir.

Ofelia décrit les tours, et les ondes magnétiques, qui affecteront tout ce qui vit à la frontière, entre autres les abeilles et autres insectes qui amènent le pollen.

“Nous serons toujours là” dit-elle, “et nous avons une voix.”

Ofelia dit que les O’odham traditionnels peuvent recevoir des gens en terre O’odham, sans que la politique s’en mêle.

Michelle demanda à Ofelia de parler du Mur de frontière que Trump dit vouloir construire. Ofelia dit que les O’odham continueront de s’opposer à ces menaces, qui n’amèneraient que la dévastation.

Elle dit que, quand ils ont creusé la terre pour y mettre les pieux métalliques pour la barrière contre les véhicules, elle entendait crier la nuit. “Le son était comme si Notre Mère la Terre pleurait.”

Elle dit que c’était effrayant pour les gens de réagir, à cause du Gouvernement Tribal, de la police tribale et de la Patrouille des Frontières.

Michelle dit que l’intervention militaire, quand elle était à Standing Rock, était très choquante, mais qu’ici, à la frontière, la militarisation était en cours depuis de nombreuses années.

Michelle parla de Jose Matus, un guide de cérémonies Yaqui, qui est passé dans le Monde des Esprits récemment. Jose avait passé sa vie à aller en voiture chez les Pueblos Yaqui du Sonora, à six heures de route de Tucson, pour ramener les Danseurs Yaqui traditionnels, pour conduire leurs cérémonies.

“Ce sont des cérémonies anciennes,” dit Michelle. “Avec cette escalade de la militarisation, ils ne peuvent plus pratiquer leurs cérémonies.”

Ofelia dit que les Autochtones n’ont pas “eu de siège à la table” [de négociations sur leur sort].

La Patrouille des Frontière a jeté des femmes enceintes hors de leurs véhicules et braqué des armes sur des personnes âgées et les a forcées à se mettre à genoux, ce qui est inhumain.

Ofelia dit aux gens de prendre contact avec leurs dirigeants élus et de parler de ces violations.

Les Etats-Unis ont décrété que les tours de surveillance n’auraient “pas d’impact significatif” sur les O’odham et leur terre. Ofelia a demandé aux gens de signer la pétition pour empêcher l’installation de ces tours.

Michelle dit que les migrants du Honduras venant vers le nord ne devraient pas être maltraités, parce que ce sont des gens qui souffrent. “Il faut qu’ils sachent qu’il y a ici des gens qui les aiment et se soucient d’eux.”

“Les femmes et les enfants ne devraient pas être mis en danger.” Michelle dit qu’ils essayaient de trouver de la sécurité et ne devraient pas se faire entendre dire que Trump envoie la Garde Nationale à la frontière.

“Ces gens viennent de très loin,” dit Ofelia, “accueillez-les.”

Ofelia a demandé aux gens d’accueillir ces migrants avec de l’eau, de la nourriture, des vêtements et des chaussures. “Accueillez-les. C’est la façon de faire O’odham.”

 

Ofelia Rivas, O’odham, s’adressa à la caravane de migrants du Honduras: “C’est le territoire O’odham. Nous ne reconnaissons pas de gouvernement étranger. Je leur souhaite la bienvenue.” (Ofelia réagissait aux bizarres accusations de Trump, sur la caravane de migrants, essentiellement des femmes et des enfants, venant vers le nord d’Amérique Centrale, pour échapper à la violence et à la faim.)

Le Site du Projet de Solidarité d’Ofelia Rivas:
http://www.solidarity-project.org/
Contacter Ofelia:
4oodhamrights@gmail.com

 

Voir d’autres articles en français sur la Frontière

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Vendredi 4 mars 2016 des O’odham du Mexique ont coupé la clôture sur la frontière qui bloquait une voie traditionnelle pour les O’odham. La clôture, située à la Porte San Miguel, au sud de Sells, en Arizona, avait été installée jeudi 3 à 10h du matin. Cette clôture empêchait l’accès des O’odham [du côté mexicain] aux soins médicaux et aux commerces du côté nord des terres O’odham, dans la Nation Tohono O’odham.

 

Par Ofelia Rivas
Publié sur Censored News
Copyright Ofelia Rivas
Ne pas reproduire sans autorisation préalable
8 mars 2016
Traduction Christine Prat  (Zie Nederlandse vertaling)

 

Territoire O’odham – Des O’odham du Mexique ont entrepris une action vendredi 4 mars pour ouvrir la voie d’accès aux territoires du nord [USA] en retirant la clôture, les piquets et les poteaux indicateurs qui avaient été placés jeudi 3 mars 2016.
Depuis longtemps, des éleveurs Mexicains ont empiété sur les terres O’odham et se sont appropriés illégalement des terres O’odham. Ces éleveurs Mexicains ont squatté des terres O’odham.
Jeudi, ils ont fermé l’accès à une voie traditionnelle O’odham.
Vendredi 4 mars des O’odham, au Mexique, ont coupé la clôture à la frontière, qui bloquait une voie traditionnelle O’odham. La clôture à la Porte San Miguel, au sud de Sells, Arizona, avait été érigée la veille à 10h du matin. Cette clôture empêchait les O’odham d’avoir accès aux soins médicaux et aux commerces du côté nord [USA] des terres O’odham, dans la Nation Tohono O’odham.

 

Photos © Ofelia Rivas. Ne pas reproduire sans autorisation préalable

 


Par VOIX O’odham Contre le MUR
Publié sur Censored News
Photo Brenda Norrell
Traduction Christine Prat

Cat Mountain Lodge, contact@catmountainlodge.com
Site: www.catmountainlodge.com

Ofelia Rivas, www.solidarity-project.org
Dan Todd, langgore.dt@gmail.com

Dates: du 27 février au 26 mars 2016

TUCSON, Arizona – VOIX O’odham Contre le MUR annonce un évènement de soutien, présentant des poètes nouveaux ou déjà célèbres, des écrivains et des universitaires, à Tucson, à Cat Mountain Lodge – un des dix meilleurs gites à Tucson, d’après Trip Advisor – du 27 février au 26 mars.

Simon J. Ortiz, Pueblo Acoma, et Laura Tohe, poète lauréate 2015-2017 de la Nation Navajo, sont les têtes d’affiche de la série de Conférenciers Prestigieux 2016. Il y aura également le poète Ruben Cu:uk Ba’ak et les universitaires Dr. Julian Kunnie de l’Université d’Arizona et John Zerzan.

Ofelia Rivas, fondatrice de VOIX O’odham Contre le MUR, s’exprimera lors de toutes les manifestations. VOIX O’odham Contre le MUR est solidaire de tous les O’odham du Sud-ouest de l’Arizona et du Nord du Sonora pour maintenir la culture traditionnelle et les terres ancestrales dans les régions où elles sont illégalement occupées par les Etats-Unis et le Mexique. Depuis 2003, l’organisation a lutté contre la militarisation de la frontière et pour les droits garantis par les lois inhérente, nationale et internationale, et a fait des rapports sur les infractions contre les peuples autochtones en terre O’odham.

Simon J. Ortiz, Pueblo Acoma, qui s’exprimera le 26 mars, est l’une des personnalités clé de la deuxième vague de ce qui a été appelé la Renaissance Amérindienne. Il est l’un des poètes Amérindiens les plus respectés et les plus lus. Auteur de 25 livres, Ortiz est actuellement Professeur d’Anglais et d’Etudes Amérindiennes à l’Université d’Etat d’Arizona.

Les œuvres de Laura Tohe, qui parlera le 19 mars, ont été publiées dans les magazines Ploughshares, New Letters, Red Ink, World Literature Today, et beaucoup d’autres. Elle est professeur d’Anglais à l’Université d’Etat d’Arizona et sa publication la plus récente est Code Talkers Stories (2012), une histoire orale des Navajo ‘parlant en code’ [pendant la 2e guerre mondiale].

Ruben Cu:uk Ba’ak, Tohono O’odham, qui s’exprimera le 12 mars, est poète et écrivain en prose et est récemment diplômé en économie du pays Tohono O’odham.

Le Dr. Julian Kunnie, invité le 5 mars, est professeur d’études Religieuse, Latines Américaines, Moyen-Orientales et Nord-Africaines à l’Université d’Arizona. Il est auteur de nombreux articles publiés dans divers magazines et livres reconnus internationalement. Son dernier livre est The Cost of Globalization: Dangers to the Earth and Its People [Le Coût de la Mondialisation: Dangers pour la Terre et ses Habitants] (2015).

John Zerzan, qui parlera le 27 février, a milité dans le mouvement antiautoritaire depuis les années 60 et a développé une théorie de la technologie et de la civilisation qui met en lumière leur aspect régressif. Son livre le plus récent est Why Hope ? The Stand Against Civilization [Pourquoi Espérer? Prendre Position Contre la Civilisation] (2015).

 

 

 

LES AMERINDIENS TRES INQUIETS SUITE A L’ANNONCE PAR LE PRESIDENT EVO MORALES DE LA CONSTRUCTION D’UNE CENTRALE NUCLEAIRE

Par Brenda Norrell
Censored News
30 novembre 2014
Nederlands
Traduction Christine Prat

 

L’annonce par le Président de Bolivie Evo Morales suivant laquelle la Bolivie construirait une centrale nucléaire a été perçue comme une nouvelle troublante par ceux qui ont participé à la Conférence sur le Changement Climatique et la Protection de la Terre Mère à Cochabamba, en Bolivie, en 2010.

Ofelia Rivas, O’odham du Territoire O’odham dans l’Ile de la Tortue [Amérique du Nord] était parmi ceux du nord qui participaient à la conférence en Bolivie et elle recommande l’action.

« En tant que co-Présidente du Groupe de Travail Autochtone sur les Droits de Notre Mère la Terre au Sommet Mondial Autochtone de 2010 sur le Changement Climatique, je recommande une pétition à l’échelle mondiale pour exprimer notre profonde inquiétude devant cette décision de développement de ‘libération économique’ en Bolivie. Je me souviens de ce qu’ont dit les femmes boliviennes de la base et de leur profond amour pour Pachamama, Notre Mère la Terre et leur détermination absolue de la protéger. »

Le Président bolivien Evo Morales a annoncé que son gouvernement investira environs 2 milliards de dollars d’ici à 2025 pour développer l’énergie nucléaire dans des buts pacifiques, selon la chaîne TeleSur.

Le Président Morales a déclaré : « Nous ne pourrons plus jamais nous considérer comme un petit pays maintenant que nous nous sommes libérés économiquement. Avec ce type d’investissement dans l’énergie nucléaire nous le garantirons. »

La Bolivie a commencé sa coopération nucléaire avec l’Argentine en mai 2014, et plus récemment, à la mis juillet, après une rencontre avec le Président Russe Vladimir Poutine, au Brésil. Morales a alors annoncé que le dirigeant russe offrait à la Bolivie la technologie et la formation continue des scientifiques du pays, dit la chaîne TeleSur.

La centrale nucléaire serait construite dans la province de La Paz. L’annonce a été faite après que de l’uranium ait été découvert dans la région de Santa Cruz. Par un curieux concours de circonstances, La Paz et Santa Cruz sont les deux villes où les Amérindiens sont arrivés pour la Conférence sur la Terre Mère en 2014, avant de se rendre à Cochabamba.

Suite au rassemblement de Cochabamba, La Bolivie et l’Equateur ont adopté des lois affirmant les Droits de la Nature.

En pays Indien aux Etats-Unis, les Amérindiens sont prompts à souligner les dangers de l’extraction d’uranium et des décharges de déchets nucléaires à l’attention des Peuples Autochtones de Bolivie.

Klee Benally, Diné (Navajo), avait dit : « Le processus de production nucléaire n’a signifié que la mort et la profanation de terres sacrées pour les Peuples Autochtones. De l’extraction, au retraitement, au transport, à l’énergie, aux armes et aux déchets, l’héritage toxique du colonialisme nucléaire, est tout sauf une ‘alternative verte’. »

« Il y a plus de 10000 mines d’uranium abandonnées dans tous les Etats-Unis, beaucoup sont situées dans ou à proximité de communautés Autochtones où les taux élevés de cancers et de malformations congénitales sont causés par l’exposition à ces sites toxiques. Des sites sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau Mexique ou Red Butte en Arizona, sont profanés pour extraire l’uranium. Les Etats-Unis ont actuellement plus de 71000 tonnes de déchets qu’ils essaient d’entreposer à Yucca Mountain, un site sacré pour les Shoshone de l’ouest. Les Shoshone de l’ouest ont aussi eu plus de 1000 explosions de bombes atomiques sur leurs terres [ce territoire était l’équivalent de Mururoa pour les Français – NdT], » dit Klee Benally à Censored News.

Klee Benally  parlé (et chanté) des mines d’uranium abandonnées à Montreuil en 2013


Voir cette vidéo en grand format HD

Les Navajo et les Pueblos, et d’autres Autochtones dans tout l’ouest, ont souffert de cancers et autres maladies mortelles pendant des décennies à cause de l’extraction d’uranium. Des Navajos ont été envoyés à une mort certaine dans les mines d’uranium, sans combinaisons protectrices. Jusque dans les années 1990, dans les communautés de Cove et Red Valley près de Shiprock, au Nouveau Mexique, dans la Nation Navajo, des Navajo âgés ont vécu dans des maisons construites avec des roches radioactives. Des membres de toutes les familles de ces communautés sont morts de cancers à cause de l’extraction d’uranium. Des enfants Navajo de la région jouaient dans des cours parsemées de pierres radioactives à cause de l’extraction d’uranium.

Même dans la région du Grand Canyon et de Monument Valley, dans la partie ouest de la Nation Navajo, en Arizona, deux sites qui sont éminemment touristiques, les mines d’uranium et des pierres radioactives éparpillées ont laissé un héritage mortel.

De nombreux Pino, des Pueblo Acoma du Nouveau Mexique, dirent que des Pueblos étaient morts après que la poussière radioactive ait recouvert leur nourriture, et les champs dans lesquels leur bétail paissait. Des femmes Pueblo ont été contaminées en lavant les vêtements de leurs maris qui travaillaient dans les mines.

Aujourd’hui, des résidus radioactifs non-décontaminés sont toujours dispersés dans la Nation Navajo. Les entreprises minières ont largement été soustraites à leur responsabilité d’avoir semé la mort et la dévastation, alors même que de nouveaux projets d’extraction menacent la région.

De plus, les Shoshone de l’ouest combattent la menace de voir entreposer des déchets nucléaires sur la Yucca Mountain, dans le Nevada, étant donné que les Amérindiens ont toujours été la cible des décharges de déchets nucléaires. Les désastres nucléaires ont prouvé qu’il n’y a pas de moyen sûr de transporter ou d’entreposer les déchets nucléaires. Les terres des Shoshone de l’ouest était aussi le site des essais pour les bombes atomiques des Etats-Unis.

Réagissant aux dangers mortels de l’extraction d’uranium et de l’enfouissement des déchets, Louise Benally, Diné de Big Mountain, a dit à Censored News : « C’est totalement mauvais, il n’y a aucune sécurité. »

Les dangers ont été exprimés dans une lettre ouverte de la communauté mondiale au Président Morales, publiée sur le site Breaking the Nuclear Chain :

Extrait de la lettre :

La sécurité d’une centrale nucléaire est un mythe, promus par les partisans de l’industrie nucléaire et les industriels, mais c’est clairement nié par les faits : le demi-siècle passé montre qu’on peut s’attendre à des accidents extrêmement graves très régulièrement. Les conséquences d’un accident nucléaire majeur sont pires que celles de n’importe quel autre accident. Rien que l’héritage de Fukushima durera des décennies et affectera le Japon et le reste du monde !

L’énergie nucléaire est vulnérable aux attaques terroristes et conduit à la militarisation du territoire aux alentours.

Il y a un lien très étroit entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire. Les matériaux et les techniques de base sont les mêmes, avec du plutonium – le matériel ‘explosif’ idéal pour produire de l’énergie nucléaire et fabriquer des armes nucléaires – qui résulte comme sous-produit de la réaction en chaîne.

Texte intégral de la lettre (en anglais) : http://www.breakingthenuclearchain.org/blogs/-/blogs/open-letter-to-evo-morales-about-nuclear-energy

Signataires :

Anna Polo, World without Wars, Italy
Olivier Turquet, chief editor Pressenza Italy
Angelo Baracca, Professor of Physics, Italy
Carlos Vassaux M.D., USA
Dr. Jouni Ylinen, Finland
Ira Helfand, MD, USA, co-President International Physicians for the Prevention of Nuclear War, recipient of the 1985 Nobel Peace Prize
Claudio Giangiacomo, Italy
Nnimmo Bassey, Health of Mother Earth Foundation (HOMEF), Nigeria
Roberto Renzetti, Professor of Physics and essayist, Italy
People for Nuclear Disarmament, Australia
Human Survival Project, Australia

 

 

DES QUESTIONS TROUBLANTES SUR LA SESSION DU RAPPORTEUR DES NATIONS UNIES, SES INTERVENANTS ET SES SPONSORS : PAR OFELIA RIVAS, O’ODHAM

Par Ofelia Rivas
O’odham traditionnelle et cérémonielle, à propos de la session avec le Rapporteur Spécial des Nations Unies pour les Peuples Autochtones à Tucson les 26 et 27 avril 2012

Censored News
http://bsnorrell.blogspot.fr/2012/04/troubling-questions-for-un-rapporteur.html

Traduction Christine Prat

La discussion et le dialogue constructif sont plus importants pour les peuples d’origine de ces territoires (Etats-Unis, Canada et Mexique) que de définir des pays par des frontières. La division et la marginalisation des gens sont reflétées par l’endroit où cette « Conférence sur le Sens de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones » se tient. Non seulement je n’ai pas les moyens de payer le parking, mais en plus, je n’ai pas l’argent pour payer l’essence pour y amener les Anciens et les leaders cérémoniels. Ce sont les gens que les institutions devraient entendre pour vraiment comprendre les implications et le sens réel de ce document. C’est démoralisant de trouver sur la liste des intervenants un non-O’odham d’une ONG qui utilise la figure la plus sacrée du mode de vie O’odham. Cette consultation officielle contribuera à valider cette violation et favorisera les fins de cet individu, CE QUI est sensé être protégé par ce document. Ceci met en question les individus, les organisations, les ONG et l’organisation improvisée représentés sur la liste des intervenants. Représentent-ils le peuple ou des individus venus pour détourner l’attention des questions réelles. Je ne suis sur la liste des intervenants qu’après 5 jours « d’effort intense » de la part de gens d’Amnesty International, vu que j’étais impliquée dans le rapport sur les violations des Droits de l’Homme à la frontière (US/Mexique), et je parlerai des violations des Droits de l’Homme des O’odham par les forces de sécurité intérieures et de l’impacte de la politique d’Immigration des Etats-Unis sur notre peuple. Je représente les Leaders Traditionnels O’odham, le gouvernement d’origine des O’odham et leurs leaders cérémoniels.

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DES QUESTIONS TROUBLANTES SUR LA SESSION DU RAPPORTEUR DES NATIONS UNIES, SES INTERVENANTS ET SES SPONSORS

http://bsnorrell.blogspot.fr/2012/04/troubling-questions-for-un-rapporteur.html?spref=fb

Par Brenda Norrell
Censored News

Traduction Christine Prat

 

Jeudi 26 avril 2012

TUCSON, Arizona – Les sessions du Rapporteur des Nations Unies consacrées au témoignage des Peuples Autochtones [de la région] se tiennent jeudi 26 et vendredi 27 avril 2012, à Tucson. Censored News a reçu beaucoup de commentaires exprimant des inquiétudes sur cette session, ses intervenants et ses sponsors.
La question essentielle est de savoir si le peuple d’origine de ce territoire, les Tohono O’odham Traditionnels Cérémoniels , sera respecté. (voir la déclaration d’Ofelia Rivas pour les O’odham traditionnels et cérémoniels).
Est-ce que témoigner à cette session est si académique et compliqué que les Indigènes de la bases en sont exclus ? Est-ce que des non-Indiens essayant de prendre le contrôle des organisations Indiennes, et des subventions, auront la priorité ?
L’Université d’Arizona de Tucson, avec sa longue histoire de violation des droits des Indigènes est co-sponsor de l’évènement. Est-ce normal ? L’Université d’Arizona de Tucson a conduit l’assaut et la profanation du site sacré Mount Graham, avec le Pape et d’autres universités. Le consortium a profané la montagne sacrée pour des Apaches et d’autres Nations Indiennes en plaçant des télescopes géants et en débroussaillant le territoire pour le développement.
Maintenant, l’université est en train de développer du matériel d’espionnage pour espionner les Tohono O’odham et d’autres Indigènes le long de la frontière. L’université enseigne les techniques de fichage racial à la frontière et de développement de drones qui tuent des civils dans le monde entier. Ces drones servent aussi aux Etats-Unis pour commettre des assassinats sans jugement et sans jury.
En gros, l’Université d’Arizona développe et enseigne le cyber espionnage global, y compris le fichage racial et religieux des Musulmans et d’autres peuples de couleur désignés comme cibles. L’université est cooptée par la Sécurité Intérieure et la Patrouille des Frontières des Etats-Unis.
Tout ceci est du domaine publique et l’université s’en vante dans ses communiqués de presse.

Pour en revenir aux sessions des Nations Unies consacrées au témoignage des Peuples Autochtones, les Amérindiens posent les questions suivantes :
. Est-ce que la rhétorique sert de diversion et se substitue à l’action ?
. Est-ce qu’en fin de compte des témoignages forts sont dilués dans des résumés des Nations Unies courts et insignifiants ?
. Les Nations Unies font-elles jamais quelque chose, en termes pratiques, des témoignages qu’elles reçoivent ?
. Les Nations Unies entreprennent-elles jamais des actions donnant des résultats, sur la base de ces témoignages ?

Ensuite, ces occasions officielles des Nations Unies attirent ceux qui « voudraient en être » : les Cherokees par génération spontanée et les « Yaqui » dont les Yaquis vous diront qu’ils sont des imposteurs.
Pourquoi veulent-ils « en être » ? Ils écrivent des accords d’attribution de subventions qui comprennent leurs salaires et leurs frais. Contrôler le financement est le premier stade pour contrôler l’organisation.
Et il y a toujours ceux qui changent de tribu chaque fois qu’ils sont découverts, ou prétendent avoir des origines mêlées pour dissimuler la vérité et qui généralement se mettent en avant et exigent l’attention.
Tout aussi troublant : les sponsors de la session de Tucson. A côté de l’université, l’un des co-sponsors est la Fondation Ford. Le Conseil d’Administration de la Fondation Ford compte parmi ses membres quelqu’un de Goldman Sachs. Robert Kaplan, professeur à l’Ecole de Commerce de Harvard et l’un des directeurs du groupe Goldman Sachs, fait aussi partie du Conseil d’Administration de la Fondation Ford.
Cependant, il n’y a pas de sponsors pour payer les frais de parking des Indigènes de la base. Le parking coûte $8 par jour.
Les subventionnés, les universitaires, les vedettes et les pseudos occuperont-ils le centre de la scène ?
Publié par brendanorrell@gmail.com

 

DES MANIFESTANTS DECLARENT L’ETAT D’URGENCE POUR LES DROITS DE L’HOMME EN ARIZONA

Par Klee Benally
Censored News

http://bsnorrell.blogspot.fr/2012/04/marchers-declare-state-of-human-rights.html

Traduction Christine Prat

Photos Ethan Sing et Shelby Ray

Lundi 39 avril 2012

FLAGSTAFF, Arizona – Plus de 300 personnes, certaines appartenant à des dizaines d’organisations, se sont regroupées dans Wheeler Park puis ont défilé dans les rues du centre de Flagstaff, Arizona, pour réagir à l’escalade des violations des droits de l’homme.

« l’Arizona est en état d’urgence pour les Droits de l’Homme, » dit Eli Isaacs, un volontaire de la Coalition Abrogation et un des organisateurs de la manifestation. « Nous venons de différentes composantes de cette communauté et sommes confrontés à des problèmes différents, mais cet état raciste et les entreprises rapaces ne peuvent pas nous pousser plus loin. Nous avons le dos au mur, et c’est facile de voir que ce sont les mêmes qui nous oppriment tous, et c’est naturel d’arriver à l’unité contre des oppresseurs communs. »

Des membres de la communauté et des étudiants ont évoqué les problèmes de droits liés à la « reproduction » (contraception, avortement… NdT), le sexisme hétéro, la survie culturelle, le racisme, le sexisme, le « jeunisme », la brutalité policière et le fichage racial. Au rassemblement, on s’est prononcé contre les lois racistes telles que SB1070 et HB2281, et contre l’accord sur l’eau de John McCain et John Kyl. On a appelé à la protection des Pics San Francisco et de tous les autres sites sacrés. On s’est mis d’accord pour être solidaires dans la lutte pour les droits de l’homme.

Luis Fernandez, de l’ALCU d’Arizona, a demandé à la foule ce qu’étaient les droits de l’homme. Des voix ont crié « Accès au logement, suffisamment de nourriture, contrôle des naissances sans danger, liberté de culte » et bien d’autres choses.

En août 2011, la Tribu Havasupai, Klee Benally, un activiste Diné (Navajo), et le Conseil International des Traités Indiens, ont déposé une plainte en Action Urgente/Alerte Précoce auprès de CERD (Committee on the Elimination of Racial Discrimination – Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale) des Nations Unies, concernant la profanation des Pics San Francisco, en Arizona. La plainte concernait la destruction de plus de 16 hectares de forêt ancienne et de l’installation de plus de 8 km de tuyaux par la firme Snowbowl, pour la réalisation d’un projet soutenu par le Service des Forêts US et la commune de Flagstaff, visant à répandre de la neige artificielle faite d’eau d’égouts sur les Pics sacrés San Francisco.

Le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale, connu internationalement sous l’acronyme CERD, est chargé de contrôler le respect de la Convention Internationale pour l’Elimination de toutes les formes de Discrimination Raciale (ICERD).

« Le Service des Forêts, la Ville de Flagstaff et les tribunaux ont prouvé qu’ils ne comprenaient ni ne respectaient nos cérémonies et pratiques spirituelles et notre relation spirituelle à la Terre » dit Klee Benally, arrêté à de multiples reprises au cours de manifestations pour protéger les Pics Sacrés. « Nous n’avons aucune garantie quant à la protection de notre liberté religieuse, en tant que Peuples Autochtones des Etats-Unis. La profanation de ce site Sacré constitue une attaque de notre survie culturelle. »

Steve Kugler, qui défend les SDF, a déclaré que « Pendant le solstice d’hiver 2007, un Service à la Mémoire des Sans Domicile Fixe s’est déroulé sur la pelouse de la mairie. Les noms de douze personnes sans abri de la ville, décédés à cause du froid pendant cet hiver, ont été lus.

Sans que le public le sache, douze personnes étaient mortes. Ces douze personnes n’étaient pas reconnues par les officiels de la ville et n’étaient pas mentionnées par les médias de Flagstaff. J’ai le sentiment que si les officiels se sont comportés ainsi, c’est parce que les douze personnes inconnues n’étaient ni alcooliques ni toxicomanes, et étaient un fléau pour l’industrie des services de Flagstaff.

Mon appréciation est que Flagstaff a en toute saison 2500 Sans Abri, qui n’ont aucun moyen de s’exprimer. Trente pour cent des sans-abri sont étudiants. Je veux parler en leur nom. Les officiels de la ville de Flagstaff ont été élus par les gens pour être les représentants de la voix du peuple. Est-ce que les citoyens de Flagstaff obtiennent justice quand les officiels élus se sentent au-dessus de la loi, poursuivent leurs propres projets et ne rendent aucun compte aux gens qui les ont élus ? »

Ofelia Rivas, de La Voix O’odham Contre le Mur, a parlé de la résistance à la militarisation de la frontière et a raconté comment elle avait témoigné devant un Rapporteur spécial des Nations Unies à Tucson, Arizona : « Les droits de notre mère la terre est ce que nous devons protéger aujourd’hui pour survivre en tant qu’êtres humains. »

Paloma Allen, O’odham, qui s’est investie pour empêcher la ‘bretelle 202’ de profaner la Montagne du Sud sacrée à Phoenix, a déclaré « Les droits autochtones et l’identité autochtone ne signifient rien pour cet état, c’est pourquoi nous devons nous faire entendre. »

Lola, une jeune militante du nouveau groupe de Flagstaff appelé B.L.A.S.T., a parlé avec passion de la manière dont elle avait été touchée par les lois sur l’immigration de l’Arizona, « Cela m’a durement frappée, vu que ma famille a été déportée, que je ne peux plus les voir, parce qu’ils sont de l’autre côté de la frontière. Çà m’a fait beaucoup de mal de les voir partir et de me réveiller un jour et qu’ils n’étaient plus là. Que diriez-vous si c’était votre famille qui était expulsée, si c’était votre mère qui était mise en prison ? Ce n’est pas bien, ce n’est pas une façon de traiter des êtres humains. Nous avons tous des droits, nous devrions tous être traités également, et je ne comprend pas pourquoi ils nous enlèvent nos familles. »

Raquel, ex-membre de l’U.N.I.D.O.S. de Tucson, l’organisation de jeunesse qui a occupé la réunion de la direction du District Scolaire Unifié de Tucson (TUSD) l’an dernier, dit : « Cet état est en train d’instaurer clairement une voie pour les jeunes de couleur.

C’est parfaitement clair du point de vue de la militarisation des écoles, de la militarisation des quartiers, de la militarisation de la frontière elle-même sur les terres O’odham. La raison pour laquelle les études ethniques sont attaquées est que ces cours représentent une rupture avec le plan de l’Arizona pour les jeunes de couleur. La TUSD craint tellement la résistance que chaque parent d’élève et chaque enseignant doit passer par le détecteur de métal. »

Claire Bergstresser, une étudiante de la NAU (Université du Nord de l’Arizona, à Flagstaff – NdT) et membre de l’Equipe de Recherche sur l’Action sur l’Immigration, a directement mis en cause les lois SB1070 et HB2281. C. Bergstresser a cité la loi HB2281 comme « interdisant la solidarité ethnique » et a réagi comme suit : « Je ne peux pas comprendre pourquoi notre gouvernement a des politiques mitigées sur l’éducation, pourquoi les étudiants ont été limités dans les études ethniques, justement les choses avec lesquelles ils peuvent se sentir liés, comprendre et aimer. » C. Bergstresser s’est adressée à la foule pour dire « Votre voix et vos passions n’incluent pas de frontières et seront entendues. A la fin de cette journée, ce ne seront pas les voix les plus bruyantes dont on se souviendra, mais celles qui auront eu la passion et le courage d’écouter, d’exprimer et d’agir au nom de quelque chose de plus grand que soi. Nous allons défiler aujourd’hui pour nos passions, nous allons défiler au nom des droits de l’homme, mais nous allons aussi défiler pour que nos voix soient entendues. »

 

Publié par  brendanorrell@gmail.com